Interview de Benoît Coquelet : « Partager les expériences avec les pays du Sud »

Le président de l’Association Française de la Canne à Sucre Benoît Coquelet parle de la mission de leur association  au Cameroun.

Comment allez-vous assurer le suivi des expériences partagées ?
Comment ça va se passer ? La première chose était de montrer et d’inviter un certain nombre des partenaires, à présenter les solutions qu’ils développent. Ces solutions généralement présentées dans des forums, dans des bureaux, dans de grandes réunions mais le sont rarement sur le terrain. L’originalité de cette réunion, c’est d’avoir rassemblé tous ces gens sur le terrain à SOSUCAM et de partager des expériences en direct et non à travers des parapluies qui servent à les présenter. Mais, l’essentiel de nos travaux étaient sur le terrain.

Est-ce que vous pouvez nous présenter quelques-unes de ces solutions ?
Les solutions qui ont été présentées, nous ont permis de voir en démonstration les travaux réalisés par satellite, par drone, par avion, avec le GPS, avec d’autres objets connectés. Tout cela est désormais accessible pour l’ensemble des parties qui ont été présentes et nous avons voulu l’élargir à d’autres cultures. Les gens du maïs, les gens du coton que nous avons été très heureux d’accueillir, alors qu’en règle générale, c’est réservé à la canne à sucre. Mais compte tenu de la singularité de cette présentation, on a souhaité l’élargir.

Vous parlez de drones et d’avions, comment ça se fait concrètement ?
Un drone ou un avion sont équipés de capteurs et d’appareils photos, qui survolent les différentes plantations, prennent des photos et ces photos lorsque les drones ou les avions se reposent, sont analysées et permettent de détecter s’il y a des maladies ou s’il y a d’autres choses qui ont envahi les cultures, s’il y a des attaques diverses. Et en suite de voir s’il y a des ravinements, ça permet de lutter contre l’érosion. On arrive directement dans la préservation de l’environnement. Ces outils sont certes au service de la productivité, mais aussi au service de la défense de l’environnement.

Vous pensez que les producteurs camerounais ont les moyens de s’en à procurer ?
Bien entendu, et on l’a prouvé aujourd’hui il y a des satellites très nombreux qui passent, ils tournent autour de nos têtes. Il y a des images qui sont libres d’accès ; nous avons proposé trois zones, la zone extrême- nord avec le coton, la zone de l’Adamaoua avec le maïs, et celle du centre avec la canne à sucre. Ce sont des satellites qui passent aujourd’hui qui ont pris ces photos donc ces photos sont complètement accessibles. Ce sont des technologies qui sont là. Une des motivations de cette réunion aujourd’hui au Cameroun, c’était de désacraliser. Les gens lorsqu’on leur parle de l’intelligence artificielle, de drones, de satellites, on répond généralement ça ce n’est pas nous. Ce n’est pas vrai, c’est pour nous, c’est pour tout le monde. Il suffit seulement de transmettre cette information et c’est cela que nous avons voulu faire à travers ces trois jours.


En ce moment, nous traversons une zone grise sur le plan international. Est-ce que ce n’est pas également cela qui motive la percée vers les pays du sud qui ont encore un environnement propice avec les conditions qui sont mises du côté de l’Union Européenne les exigences sur les produits phytosanitaires. N’est-ce pas également cette raison qui a guidé l’Association Française de la Canne à Sucre ?

L’Association Française de la Canne à Sucre intègre tous ces paramètres. Effectivement, les données du coût mondial, tous ces paramètres sont extrêmement importants et nous affectent. Mais ce qui nous motive d’abord, c’est la technologie. La place et l’équivalent en France de l’Association internationale des technologies sur du sucre. C’est la technique, si vous regardez les sujets qui ont été abordés et qui vont être situés encore tout à l’heure, ces sujets concernent la technologie en agriculture essentiellement puisque c’est le thème de cette journée.

Donc c’est une préoccupation et la préoccupation effectivement, c’est de donner les outils aux uns et aux autres pour améliorer les performances, améliorer leur productivité tirer vers le bas les prix de revient et permettre à ces entreprises d’être compétitives parce qu’effectivement, les pays du sud ont aujourd’hui un potentiel de croissance énorme et la SOSUCAM en est un exemple si vous regardez ce qu’elle était il y a de cela quelques années et ce qu’elle est aujourd’hui. Vous verrez le bond considérable qui a été fait et ce qui est demain devant nous, est encore plus important. Donc c’est ce type de réunions qui font que les marches puissent être franchies les unes après les autres.

Propos recueillis par Marcien Essimi

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