L’appel est de la confédération des enseignants anglophones du Cameroun qui s’alarme des méfaits du conflit sur l’éducation dans le NOSO. Elle lance un cri de cœur au gouvernement et aux séparatistes afin de tout mettre en œuvre pour favoriser le retour des enfants  à l’école à la rentrée scolaire du 5 octobre prochain.

 

 

Le constat est amer. Les effets de l’insécurité liée à la crise sociopolitique qui secoue les régions anglophones sont dévastatrices sur l’éducation. C’est à travers un communiqué, que la Confédération des enseignants anglophones du Cameroun pose un regard plein de regret.

Le constat fait  au cours de la réunion d’évaluation des dégâts causés par le conflit opposant l’armée aux séparatistes. Tenue le 28 août dernier, il révèle que les attaques contre les enseignants et les écoliers se sont multipliées. La raison de cette multiplication se trouve en le boycott  de l’éducation qu’imposent les séparatistes.

Le bilan qui résulte de ce boycott est lourd pour la seule année scolaire 2018 – 2019. Le recensement fait état de 287 élèves qui ont été victimes d’attaques, de kidnapping, de tortures voire de meurtres.

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Au cours de la même année scolaire, ce sont 28 enseignants qui sont passés de vie à trépas. L’année suivante, en 2019 – 2020, le chiffre a même augmenté. 36 enseignants qui ont ainsi payés de leur vie pour avoir fait leur devoir d’instruire la jeunesse qui représente l’avenir.

Quatre ans d’enlisement

En 2016, les enseignants anglophones ont été les déclencheurs de la revendication transformé par la suite en crise séparatiste. Depuis les quatre ans que dure cet enlisement, 465 établissements scolaires ont été, pour la plupart, partiellement ou totalement détruits. D’autres ont simplement été occupés pour servir de base aux bandes armées, comme le relève le communiqué.

L’examen de la condition de l’éducation s’avère donc plus que jamais critique dans le NOSO. Stephen Afuh, le Président de la PEATTU, Syndicat des enseignants de l’Autorité presbytérienne de l’éducation est aux abois. Au micro de nos confrères de RFI il précise que : « les conséquences de la crise sur l’éducation sont inimaginables…Cela va prendre un temps fou pour mettre tout ça en état.»

La gravité de la situation amène les syndicats d’enseignants anglophones à redéfinir les priorités pour la communauté éducative. A quelques semaines de la rentrée scolaire du 05 octobre 2020, par la voix de Stephen Afuh de la PEATTU, les syndicalistes interpellent le gouvernement et les combattants séparatistes à garantir l’avenir cognitif des enfants : « nous appelons le gouvernement du Cameroun d’accélérer la mise en œuvres des réformes promises et censées permettre un retour à la paix… et aux séparatistes pour qu’ils laissent l’école fonctionner. Qu’ils donnent la chance à la paix et qu’ils n’utilisent pas l’éducation dans leur stratégie pour faire entendre au gouvernement leurs revendications. »

La critique Human Rights Watch

La stratégie, pour les séparatistes,  de molester les maillons de la communauté éducative avaient en son temps, au mois de mars 2020, essuyé les revers de Human Rights Watch. L’ONG demandait alors aux combattants séparatistes de la partie anglophone du Cameroun, de mettre fins à leurs attaques contre les écoles, les écoliers et les enseignants. Human Rights Watch qualifiait alors les actes des ambaboys de « campagne brutale » pour laquelle le reproche manifeste désignait déjà l’usage de l’éducation comme une « arme à des fins politiques ».

© La Voix Des Décideurs

Eric Martial Ndjomo E.

 

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