Camvert, l’entreprise camerounaise qui envisage produire 60.000 tonnes d’huile de palme par an dans les prochaines années, vient d’achever la première phase de son projet consacrée à la mise en terre de plants de palmiers à huile  sur une surface de 1500 hectares.

L’entreprise camerounaise Camvert est plus que jamais déterminée à combler le déficit national en huile de palme. Pour cela, elle s’est lancée dans la mise en valeur du sol pour produire sous peu, de l’huile de palme de qualité meilleure. Les travaux de ce vaste projet qui touche 60.000 hectares de terrain à Nieté et Campo  dans le sud du  pays, sont suffisamment avancés. Une pépinière de 20 hectares donne fière allure et rassure les autorités locales en place dans ces deux localités.

L’initiative de Camvert est saluée par les pouvoirs publics au regard de la quantité d’huile de palme que le Cameroun importe chaque année. Il s’agit de  200.000 tonnes d’huile de palme pour stabiliser les ménages, soit près de 100 milliards FCFA que le Cameroun perd pour éviter chaque année des cas de pénuries.

Projet d’envergure

Pour combler  le déficit en huile de palme au Cameroun, Camvert a mis sur pied un projet visant à terme, la mise sur pied d’un Complexe agro-industriel. De ce complexe, il sera produit 60.000 tonnes d’huile de palme par an. Les noix proviendront de différents champs. Certains propres à Camvert sur une surface de 50.000 hectares, d’autres des champs communautaires appartenant aux populations locales évoluant seule, en associations ou regroupées en coopératives.  Elles bénéficieront de l’appui  de l’entreprise dans l’entretien de ces champs. D’autres palmeraies seront l’œuvre des communes de Campo et de Nieté.

Il y aura 03 unités de transformation d’une capacité minimale de 60.000 tonnes d’huile de palme et 10.000 tonnes d’huile de palmiste. 03 centrales de traitement des eaux usées par anaérobie verront le jour pour la production du Gaz domestique et des engrais biologiques pour les plantations. Une unité de traitement de la biomasse question de produire des chips et de pellettes (bio fuel) pour les centrales à cogénération  et unités de transformation.

Le projet se réalise par étapes successives. Les travaux  ont débuté par la création d’une palmerai de 20 hectares de plants. A l’heure actuelle, la première étape de mise  en terre de ces plants de palmiers à huile s’est achevée sur une surface de 1500 hectares. L’on envisage atteindre les 3000 hectares l’année prochaine et la première unité de transformation verra aussi le jour.

Un projet social et économique

D’après les promoteurs de l’entreprise camerounaise Camvert, le projet initié vise à terme la transformation surplace au pays, de l’huile de palme par les camerounais eux-mêmes. Les populations ne sauraient passer  tout le temps à quémander  ce qu’elles peuvent produire et transformer à leur profit. Cette politique extravertie doit prendre fin. Avec un peu de volonté et le pays sort de sa dépendance extérieure en matière de consommation.

Malgré la nuisance de certaines ONG internationales qui entretiennent cette dépendance de l’extérieur, Camvert nécessite l’onction du gouvernement pour la production locale de l’huile de palme. Car, pour l’instant, la Socapalm et la CDC connaissent des problèmes. Certains sont  dus à la Crise anglophone et d’autres par le caractère ancien de leurs installations.

Les populations de Kribi ont commencé à savourer les fruits de ce projet. Près de 700 personnes ont été recrutées pour les travaux de la pépinière. Ce qui leur a permis de payer la scolarité de leurs enfants et de résoudre plusieurs autres problèmes du train de vie quotidien.  Ce projet sous peu fera  de Nieté et Campos, des villes futuristes, des villes de rêve.

Camvert  entend créer 8000 emplois directs. Dans son souci d’impliquer plus d’un acteur, 24  entreprises de sous- traitance  sont déjà sur le terrain.

Projet  vivement combattu

Certaines ONG internationales qui prétendent  protéger l’environnement  sont vent debout contre ce projet de production locale d’huile de palme initié par Camvert. Au service du colonialisme occidental,  Greenpeace  aimerait-elle  bien voir  cette initiative mourir dans l’œuf?

A Kribi, les populations  refusent  de voir ce projet mourir ou glisser entre leurs doigts : « Ce que ces ONG refusent de dire est, qu’elles sont là pour empêcher aux nationaux de produire pour concurrencer les produits de l’occident. Tout champ à caractère industriel doit être combattu jusqu’à l’extinction du projet. En amont, elles présentent aux Etats africains la nécessité de protéger l’environnement pour lutter contre les changements climatiques et la sècheresse. En aval, c’est le combat contre la production industrielle locale », fait remarquer un chef de village à Nieté. Il s’agit en fait pour ces ONG de veiller à ce qu’aucun pays africain ne se libère de la dépendance alimentaire  extérieure.

Dans le formatage de la conscience des africains, l’huile de palme  est présentée comme une denrée qui contient du cholestérol nuisible à leur santé. Il faut donc que les populations locales consomment uniquement ce qui vient de l’occident. Parlant de l’huile, il faut le dire sans ambages que : « seuls les résidus de soja sont envoyés en Afrique.  Et pendant ce temps, l’huile de palme qui d’après les nutrionnistes est la meilleure, est déconseillée », conclut ce gardien de la tradition.

Ainsi, toute plantation à caractère industriel est interprétée par ces ONG comme une atteinte à l’environnement. Des pressions fusent de toutes parts pour amener les gouvernements à empêcher l’exploitation des terres par les promoteurs d’entreprises locales.

Sommes- nous essentielles consommateurs ?  La réponse est oui du côté des ONG de « défense de l’environnement ».Mais du côté des populations locales, il faut bien que le gouvernement ait les yeux grandement ouverts sur cette manipulation de ces Organismes internationaux.  Les accords sur le climat ne doivent en aucun cas empêcher aux Etats africains de faire des champs industriels. Accepter évoluer dans ce sens, c’est jurer ne jamais avoir une industrie alimentaire locale à même de concurrencer l’occident.

Ce regard s’impose dans tous les secteurs d’activités pour sortir enfin du colonialisme occidental. « Tout ce qui vient de l’hexagone n’est que résidu.  Un blanc ne saurait convoyer en Afrique un produit de meilleure qualité. La bonne qualité, c’est pour lui-même ». Ces propos d’un nutritionniste camerounais invitent à une prise de conscience collective au sujet de ces politiques étrangères qui ne visent qu’une seule chose : Amener les africains à ne point consommer  ce qu’ils produisent.

L’initiative de camvert de changer la donne est à encourager par le gouvernement camerounais et  les populations locales car, l’huile de palme  reste et demeure  la meilleure des huiles  sur le marché concluent ainsi les nutritionnistes.

Jean  Baptiste Bidima

 

 

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