Dans sa quête de souveraineté sanitaire, le Cameroun entend développer son industrie pharmaceutique en cette période de covid-19 pour mettre à la disposition des ménages des médicaments de qualité.

 

 

La Voix Des Décideurs – Le Cameroun veut sortir de la dépendance totale extérieure en médicaments. Le pays entend de ce fait opérer une révolution copernicienne en mettant en place une industrie pharmaceutique performante, compétitive, inclusive et durable. C’est dans cet ordre d’idées que le ministre des Mines, de l’Industrie et du développement technologique a présidé le 27 janvier 2021 à  Yaoundé, les travaux  visant  la réalisation et la validation d’une interprofession  à travers un dialogue sectoriel, un état des lieux et un diagnostic de l’industrie pharmaceutique.

De façon spécifique, il s’est agi entre autres de consolider les réseaux des experts organisés en groupes techniques chargés du plan d’action à court terme, de ressortir les potentialités locales, les ressources disponibles, les forces et les faiblesses, les menaces et opportunités de ce secteur d’activités, identifier les principaux acteurs au plan national et international, identifier le répertoire des projets bancables et non bancables  pouvant amener le pays à développer une industrie pharmaceutique dynamique  et surtout compétitive.

Pour aménager la monture  dans le cadre de ce projet, un  plan d’action en 06 composantes a été élaboré. Il concerne la recherche  et le développement de la pharmacopée locale ; les exonérations fiscales et douanières ; l’amélioration des conditions d’accès au marché ; l’amélioration des capacités de production ; l’amélioration de l’accès au financement et le renforcement des capacités des acteurs  et des structures de soutien.

 Etats des lieux

De l’exposé de Bruno Tankeu, expert au Ministère des Mines, il ressort que l’apport de l’Afrique   au marché de médicaments est de 0,7%.  Localement, le continent ne produit que 5% au moment où elle dépense 39 milliards d’Euros pour les importations  de ces produits,  soit environ 500 milliards de FCFA.

 

 

Au Cameroun, ce sont les ménages qui payent le lourd tribut. La production locale de médicaments est de 3,5%.   40% de produits en circulation sont contrefaits, 54%  de médicaments vendus sont des génériques  et 80% fabriqués surplace sont des génériquables. Le peu de médicaments produits par les officines camerounaises sont deux fois plus chers que ceux importés.

En ce temps de covid-19, la situation de dépendance risque conduire à une pénurie totale à cause de la fermeture des frontières. Les pays occidentaux  se replient davantage  sur eux-mêmes pour conserver leurs productions pour leurs populations.

Agir Vite

A court terme, il faudra développer l’industrie pharmaceutique camerounaise. C’est ce sans quoi, la négligence du contexte actuel, pourra entraîner des regrets. L’anticipation seule pourra sauver le Cameroun, à en croire le président de l’ordre national des pharmaciens du Cameroun, Frank Nana.  L’initiative va permettre de mieux lutter contre les médicaments contrefaits vendus en bordure de route,  de limiter les importations et la fuite des devises.

 Dans la même logique que le ministre des Mines Gabriel Dodo Ndoke,  la présidente de l’association des industries de médicaments, Gisèle Etamé, le développement d’une industrie pharmaceutique compétitive va conduire le Cameroun à la souveraineté sanitaire. Face au covid-19, le pays a été incapable de produire pour ses populations, des médicaments appropriés. La complémentarité entre la médecine traditionnelle et celle conventionnelle s’avère indispensable.

 

 

Fort heureusement, cette médecine  a fait ses preuves en ce temps de covid-19. Les populations se sont rabattues sur les produits de la pharmacopée traditionnelle.

L’Etat entend donc impliquer les tradipraticiens dans cette révolution copernicienne.  Les experts tradipraticiens remercient d’ailleurs les pouvoirs publics pour cette implication dans ce vaste projet. Ils estiment que la médecine traditionnelle n’est pas un ennemi  voire un adversaire de celle conventionnelle. Il faut juste une synergie d’actions, de la volonté et des moyens. Ainsi, les camerounais seront à l’abri des pénuries en médicaments et du chantage étrangers voire des contraintes extérieures.

 

Par La Voix Des Décideurs l Jean Baptiste Bidima

 

 

 

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