Cameroun – Lutte contre le paludisme : « Nous devons nous mettre ensemble pour la faire »

 

Le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, appelle, à une lutte multisectorielle afin d’éradiquer le paludisme au Cameroun. En outre, l’engagement du gouvernement, c’est aussi avec les partenaires dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les États-Unis.

 

 

La Voix Des Décideurs  – Le point sur la lutte contre le paludisme au Cameroun vient de se tenir dans la ville de Yaoundé. C’est à la faveur de la 16ème Journée internationale de lutte contre le paludisme ce mardi 25 avril 2023. « Ce 25 avril, le monde entier organise une campagne de plaidoyer en faveur de la lutte contre le paludisme. Le Cameroun s’est joint à la communauté internationale pour faire le point» déclare Malachie Manaouda, Ministre de la santé publique. Ledit point prend compte l’exécution de la lutte au cours des 12 derniers mois.

Chiffres à réduire davantage

C’est donc 3 327 381 cas de paludisme qu’enregistrent les formations sanitaires du pays en 2022. Cela représente environ 30 % de toutes les consultations sur le territoire national.

Ces chiffres du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) connaissent une tendance à la baisse selon le Minsanté. « Depuis 2019 nous commençons à descendre un tout petit peu. Les choses commencent à s’améliorer », précise le ministre Malachie Manaouda qui présente l’année 2015 comme début de l’ignition paludéenne.

En 2017, le paludisme représente 24,3% de toutes les consultations dans les formations sanitaires du pays (PNLP, 2017). Les cas de paludisme sont de  2.093 009 contre 1.829 266 en 2016, selon le PNLP. En 2018, l’impact du paludisme sur les populations camerounais va croissant. L’OMS recense même 6 228 154 cas dans les formations sanitaires.

Pour une synergie d’actions

Les derniers chiffres du paludisme au Cameroun en font l’un des 11 pays du peloton de tête dans le monde. Et, conscient de cette situation préoccupante, le Ministre Manaouda escompte une synergie multisectorielle. « Nous devons ensemble nous mettre pour pouvoir vaincre le paludisme » propose-t-il.

Outre l’engagement gouvernemental, le Ministère de la santé fait également recours aux services des partenaires techniques et financiers. C’est ainsi des Synergies Africaines, du PNLP, de l’OMS, de l’Ambassade des États-Unis, Breakthrough Action et Impact Santé Afrique (ISA).

Pour ISA, l’organisation de l’atelier de cette 16ème journée internationale de lutte contre le paludisme est une contribution indéniable. Le fil conducteur de cet atelier est « Zéro Paludisme : atteindre les plus vulnérables ».  La société civile et autres regroupements y échangent pour une prise en compte les populations vulnérables. Ce à travers des politiques, stratégies et programmes de lutte contre le paludisme.

 

 

Le soutien de l’Oncle Sam

Christopher J. Lamora, Ambassadeur des États-Unis au Cameroun, salue les efforts du Cameroun contre le paludisme. Pour le diplomate américain, « le Cameroun mérite beaucoup de respect et d’appréciation ».

Les appréciations américaines sont le corollaire de l’engagement du Cameroun qui fait suites à l’apport des États-Unis. « Le gouvernement américain a investi plus de 80 milliards de FCFA au Cameroun depuis 2017. Cet investissement a contribué à réduire la mortalité infantile globale de plus de 35 % ».

 

 

Ainsi, les États-Unis réitèrent leur appui au Cameroun. « Nous allons continuer en tant que partenaire pour atteindre les résultats que nous désirons tous », souligne l’Ambassadeur américain.

« Il y a un nouveau vaccin qui va être mis à la disposition du public », souligne Judith Edge. L’experte américaine de santé précise que le Cameroun l’a déjà expérimenté. Aussi, 10 districts de santé vont en bénéficier dans les prochains mois.

L’OMS, un partenaire stratégique qui propose

71% des décès concerne les enfants de moins de 5 ans. Par conséquent, le gouvernement camerounais inscrit la lutte contre le paludisme dans la première phase de la couverture santé universelle.

Quant à l’OMS, il propose de nouvelles stratégies de lutte anti paludéenne. Pour Phanuel Habimana, Représentant résident de l’OMS, ces propositions tiennent en un tryptique : investir-innover-Mettre en œuvre.

En matière d’investissement, « il faut plus de ressources » pour combler le gap de 45% pour le programme antipaludéen. En innovation, il y a de nouvelles moustiquaires plus performantes. L’OMS propose des combinaisons avec non pas 2, mais 3 médicaments pour prévenir la résistance du paludisme. L’autre innovation est le vaccin dont le Ghana, le mali et le Kenya viennent de connaître des tests concluant. Ce, pour l’intérêt de 1,3 millions d’enfants

La chimioprévention est également l’une des propositions de l’OMS pour les régions du septentrion camerounais.

 

La Voix Des décideurs  – Eric Martial NDJOMO E.