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Contribution citoyenne : La Dynamique Mondiale des Jeunes repropose un dialogue structuré au Cameroun

lContribution citoyenne : La Dynamique Mondiale des Jeunes repropose un dialogue structuré au Cameroun

 

 

Après des mois à l’écoute directe du peuple camerounais, la Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ) rappelle à un dialogue structuré au Cameroun entre le peuple et ses dirigeants. Cela constitue une réédition de la proposition de  formulée en 2008 au lendemain des émeutes de la faim, lorsque cette organisation recommandait la réduction substantielle et au strict minimum du nombre d’intermédiaires entre le Chef de l’Etat et son peuple. Cette fois-ci, DMJ suggère les modalités d’un tel dialogue.

 

Suggestion d’un dialogue structuré au Cameroun

 

  1. LA JUSTIFICATION DU DIALOGUE STRUCTURE

Le vent de psychose qui a gagné le Cameroun de l’Est à l’Extrême Nord en passant par le Sud Ouest et le Nord Ouest est un signe à décrypter avec humilité et courage si l’on veut préserver le pays de l’escalade de violences sédimentée par des mouvements de protestation socio politique devenus chroniques et violents mais visiblement motivés par un large sentiment de gouvernance ‘‘exclusionnaire’’. Ce qu’il est convenu d’appeler la crise anglophone dont les métastases ont longtemps gangréné la société camerounaise a exposé au monde entier le mécontentement d’un peuple peu écouté par la classe gouvernante, mais qui est appelé depuis des décennies que cela dure, à consentir sans fin et sans réelles contreparties à des sacrifices sur les plans humains, économiques et sociaux.

 

Le diagnostic du malaise socio politico économique du Cameroun étant longtemps connu, il y a lieu de passer à la thérapie. La demande d’un dialogue inclusif et DMJ ajoute structuré, est présentée comme la voie idoine, sorte de sociothérapie qui peut sortir le Cameroun de l’imbroglio. Seulement, il va se poser une double problématique se rapportant à l’issue et au succès de ce dialogue. D’une part, quelles seront les parties prenantes au dialogue ?, Etant donné que la classe dirigeante montre de sérieuses difficultés à répondre efficacement à la demande sociale. Aussi, la classe politique a littéralement perdu la confiance du peuple. D’autre part, quel sera le sort réservé  aux résultats attendus du dialogue, si tant est que la mise en œuvre des lois,  des décisions y compris de justice, des consensus politiques, etc. n’est que très rarement  effective ?

 

C’est au regard de cette réalité socio politique qu’en s’alignant à la suite des nombreux  acteurs qui se sont déjà prononcés en faveur de l’urgence d’un dialogue inclusif pour résorber la situation de crise [de confiance] qui secoue le Cameroun, que Dynamique Mondiale des Jeunes s’intéresse spécifiquement à la problématique des acteurs à mettre en scène dans le dialogue à organiser. Plutôt que d’un dialogue inclusif, DMJ soutient l’idée d’un dialogue direct et structuré. En effet, la crise de confiance qui perdure entre le peuple et les intermédiaires par lesquels l’on devrait logiquement passer pour atteindre le sommet de l’Etat est telle que le dialogue inclusif, s’il n’est pas direct, n’accouchera rien d’autre qu’un renforcement et un durcissement à terme de la colère du peuple atone. Partant de l’hypothèse selon laquelle le fossé entre le Chef de l’Etat et le peuple est assez grand et que les informations ascendantes ou descendantes sont perverties à chaque palier de la chaîne des intermédiaires, DMJ recommande un contact direct et moins événementiel, moins protocolaire et moins théâtrale entre le Président de la République et tous les principaux maillons de la vie nationale qui, malgré leur maîtrise des enjeux et défis préoccupants, n’auront que rarement  l’opportunité marginale de contribuer par leurs idées ou leurs compétences au progrès de tout le pays parce que relégués à un rôle quelconque de faire-valoir ou de souffre-douleur.

 

Dans le scénario qui est celui de DMJ, en permettant à ces catégories d’acteurs qui sont suggérés plus bas d’échanger directement avec lui, le Chef de l’Etat va mettre en doute voire en déroute, à défaut de les amener à se dédire, tous les intermédiaires qui n’auraient pas eu la capacité, la volonté voire l’honnêteté de porter à la connaissance du Président de la République les problèmes réels des populations et les aspirations profondes du peuple. Il s’agira pour le Président d’aller à la source de l’information brute pour disposer des données opposables aux propositions et justifications des politiques publiques qui sont élaborées, et au passage disposer d’interlocuteurs pertinents et de la matière pour apprécier l’effectivité et l’impact des politiques existantes.

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En convoquant  ‘‘Des mois à l’écoute directe du peuple camerounais : l’immersion dans le peuple profond’’, la proposition de DMJ repose sur la ferme conviction que le peuple camerounais en général et la jeunesse en particulier a besoin d’un dialogue direct avec son Chef. Cette manifestation du rapprochement direct est un motif d’espérance voire d’assurance que le Président de la République est bel et bien le Président de tous et qu’il est ouvert à tous.  Considérant tous les soupçons à l’égard des intermédiaires qui constituent la ligne hiérarchique entre le Chef de l’Etat et le peuple, agissant comme interlocuteurs privilégiés, DMJ est convaincue que cette approche d’interaction entre le Président et son peuple pourra induire de petits changements dans les rapports sociaux et dans la manière de travailler et d’agir de ses collaborateurs, désormais avertis de ce que le Chef est accessible et peut accéder à tous et à tout moment.

 

L’architecture imaginée pour structurer le dialogue devra permettre que des représentants crédibles du peuple, ceux que nous avons appelés supra souffre-douleur, rencontrent le Président non pas pour leur parler de leurs préoccupations individuelles et nombrilistes à l’allure de quête de positionnement, ou pour déposer des mémorandums, mais qu’il s’agisse des discussions axées sur le besoin et mécanisme de communication de proximité synonyme d’expression à bonne source des doléances qui trouvent difficilement recours. Car, il ne faut pas le méconnaitre, en tant que citoyen avertis, les membres de DMJ se sont fait l’écho du sentiment qui anime les populations : les discours et la volonté du Chef de l’Etat sont torpillés par ceux et celles-là qui sont convaincus que les potentiels destinataires ou bénéficiaires n’auront jamais l’occasion de rencontrer le Chef de l’Etat pour vérifier quoi que ce soit de ce qui leur parvient parfois sous forme d’épouvantail. Le recours constant à l’armée pour étouffer les manifestations publiques dans les rues après les avoir interdites en salle (réflexions intellectuelles) alors même que les voies de recours pour transmettre et exposer ses peines sont obstruées, est bénéfique à ceux-là qui rêvent davantage à plus de rétrécissement des espaces civiques et à une extinction de la citoyenneté active.  

 

L’architecture du dialogue structuré qui est proposé suggère que le Chef de l’Etat consacre un trimestre à l’écoute formelle et officielle du peuple, en réponse à ce qui jadis a animé l’actualité politico électorale sous le concept de ‘‘l’appel du peuple’’. Cette architecture se construit  sous la forme d’une pyramide renversée, et devrait s’entourer des dispositions de communication maximales pour éviter toute déviance et même récupération malencontreuse de la part des acteurs de la scène socio politique qui use de tous les pouvoirs pour esquiver ou éliminer les débats contradictoires.

 

  1. LES ACTEURS DETERMINANTS A IMPLIQUER DANS LE DIALOGUE STRUCTURE

Nous imaginons donc que dans ce dernier trimestre de l’année 2017, en dehors de son calendrier diplomatique, le Président reçoive et discute avec ses concitoyens structurés en trois (3) grands niveaux et selon les modalités ci-dessous définies.

 

 Niveau de base (1) : Le Cameroun compte un certain nombre de villages ayant à leur tête des notabilités et dirigeants classés par degré : Chefs de 1er, 2e et 3e degré. 2000 d’entre ces Chefs dûment reconnus par l’autorité administrative seraient reçus en audience durant 3 heures par le Président de la République.

Pour parler de quels sujets ?

  • Leurs rapports avec l’administration publique
  • Les questions foncières
  • Le désenclavement, l’électrification et l’hydraulique villageoise
  • Composition de la Délégation : vu le nombre de villages, chaque Chef sera seul. Il y aura donc au plus 34 Chefs traditionnels par département, soit au plus 200 chefs par Région. Les Chefs à travers leurs différentes associations procèderont à l’auto désignation de leurs pairs dans le respect de la représentation territoriale. et comme la communication relayera la teneur des échanges, leurs administrés seraient au fait des échanges.
  • Déroulement des échanges : 60 prises de paroles seraient autorisées à raison de 6 par Région réparties en 2 prises de parole par degré et par Région. Aucune unité administrative ne bénéficiera de deux interventions à la fois. Autrement dit, si un Chef de 1er degré issu d’un Département/Arrondissement d’une Région est intervenu, aucun autre Chef de quelque degré que ce soit de ce Département ou cet Arrondissement ne pourra plus parler.

 

Niveau de base (2) : Les Communautés religieuses dûment reconnues au Cameroun sont enregistrées au niveau de l’administration territoriale. Certaines sont bien structurées et d’autres pas. Au total 1900 Responsables religieux de toutes les communautés de foi seront reçus par le Chef de l’Etat.

Les sujets en discussion porteraient sur :

  • la cohabitation interreligieuse et la nécessité d’un conseil national des religions
  • l’enseignement des fondamentaux des religions dans les écoles
  • la contribution des religions au développement social et économique du pays 
  • Composition de la Délégation : Il s’agira pour les communautés de foi qui sont structurées de se faire représenter par une délégation de 5 personnes. Dont le Responsable en Chef (Président, Secrétaire, Trésorier/financier). Pour les nouvelles églises de réveil, seul le leader sera appelé à participer à la rencontre, du moment où ces églises n’ont pas une structure stable et officiellement connue.

 

  • Déroulement des échanges : 50 prises de parole seront autorisées à raison d’au plus une prise de parole par communauté de foi. Aucune communauté de fois ne devra prendre la parole deux fois et aucune intervention ne devra excéder 3 minutes.

 

Niveau de base (3) : Le Cameroun compte 360 Communes et donc 360 Maires élus par le peuple. Ces Maires seront conviés à la rencontre indépendamment de la taille de leur Commune. Les délégués du gouvernement ne doivent pas être comptés parmi ces acteurs puisqu’ils ne représentent pas directement le peuple.

Quels sujets discuteraient-ils avec le Chef de l’Etat ? Que lui diraient-ils à propos de ces sujets ?

  • la décentralisation, les rapports avec les délégations des sectoriels dont les compétences sont transférées
  • le financement de l’économie locale et la fiscalité locale
  • les rapports avec les délégués du gouvernement
  • l’Etat civil et le Bureau National de l’Etat civil (BUNEC)
  • Composition de la Délégation : Comme toute Commune a un exécutif, l’on associera au Maire titulaire son premier adjoint, le Secrétaire Général, le Receveur Municipal et le Responsable de l’Etat civil. Soit un total de 5 personnes par Commune. Ce qui donnerait au Chef de l’Etat d’accorder une audience à 360*5 = 1 800 personnes indépendamment de leur parti politique, de leur origine linguistique ou tribale. Pour prévenir toute manipulation, la communication amplifierait sur la liste des personnes ci-dessus attendue de chaque Commune.
  • Déroulement des discussions : il est clair, tout le monde ne pourra pas intervenir, mais la régulation permettrait qu’en 2 heures, le Chef de l’Etat écoute et enregistre non pas des discours, mais des problèmes et suggestions de solutions selon la perspective des locuteurs. Une Commune par département pourrait ainsi intervenir, soit un maximum de 58 prises de parole à bâtons rompus comme cela se déroule à l’Assemblée Nationale lors des questions orales.

 

Niveau intermédiaire (1) : Les délégués régionaux des sectoriels aux compétences transférées aux CTD associés aux délégués départementaux et délégués d’arrondissements. Soit 2996 personnes.

Les sujets en discussion porteraient sur :

  • les défis de leur collaboration avec les CTD
  • les contraintes majeures liées à leur secteur d’activité
  • Composition de la Délégation : les délégués régionaux, départementaux et communaux des 7 ministères sectoriels aux compétences transférées aux Collectivités Territoriales Décentralisées constitueront la délégation.
  • Déroulement des discussions : 70 prises de parole sont autorisées. Soit 7 par Région, correspondant aux sept sectoriels. Les préoccupations d’aucun sectoriel ne devront être soulevées deux fois dans une région.

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Niveau intermédiaire (2) : Le Cameroun compte 360 arrondissements. Soit autant de Sous-Préfets et les Secrétaires d’arrondissement, pour un total de720 personnes à recevoir.

Les sujets en discussion porteraient sur :

  • les défis du commandement et de leur administration
  • la gestion des problématiques foncières
  • Composition de la Délégation : Chaque Sous-Préfet sera accompagné du Secrétaire d’arrondissement.
  • Déroulement des discussions : 60 prises de parole sont autorisées à raison d’au plus une prise de parole pour chaque département et un maximum de 6 interventions par région.

 

Niveau intermédiaire (3) : Le Cameroun compte 10 Régions, 58 départements soit autant de Gouverneurs et de Préfets.

Les sujets en discussion porteraient sur :

  • la fonction préfectorale à l’ère de la décentralisation
  • Composition de la Délégation : Les Gouverneurs avec leur Secrétaire de Région, les Préfets avec leur délégué départemental à la communication. Soit un total de 136 personnalités.
  • Déroulement des discussions : 30 prises de parole sont autorisées à raison d’au plus trois prises de parole par Région et au plus une par département.

 

Niveau libéral (1) : le barreau du Cameroun y compris les notaires et les greffiers.

  • Les sujets en discussion porteraient sur :
  • les conditions d’exercice de ces professions libérales au Cameroun
  • Composition de la Délégation : exclusivement les avocats inscrits au barreau, les notaires et les huissiers titulaires en exercice.
  • Déroulement des discussions : 15 prises de parole sont autorisées à raison d’au plus 5 prises de parole par corps de métier.

 

Niveau libéral (2) : les hommes d’affaires inscrits aux différents groupements patronaux reconnus au Cameroun.

Les sujets en discussion porteraient sur :

  • les obstacles au climat des affaires au Cameroun
  • les conditions de création des richesses au Cameroun
  • Composition de la Délégation : exclusivement les hommes d’affaires inscrits aux groupements patronaux et corporations officiellement reconnues.
  • Déroulement des discussions : 5 prises de parole sont autorisées à raison d’au plus 1 prise de parole d’au plus 5 minutes par groupement patronal. Il serait intéressant que chaque groupement s’accorde sur le contenu de son plaidoyer.

 

Niveau libéral (3) : l’ordre des médecins, des pharmaciens, des architectes.

Les sujets en discussion porteraient sur :

  • l’exercice de ces professions au Cameroun
  • l’urbanisation et le développement des villes au Cameroun
  • Composition de la Délégation : exclusivement les professionnels inscrits dans les différents ordres concernés.
  • Déroulement des discussions : 5 prises de parole sont autorisées à raison d’au plus 1 prise de parole d’au plus 5 minutes par ordre. Il serait indiqué pour les membres de chaque ordre de s’accorder sur le contenu de leur plaidoyer.

 

  • MESURES A PRENDRE POUR CREDIBILISER LE PROCESSUS DU DIALOGUE STRUCTURE

Les noms, fonctions et coordonnées de toutes les personnalités reçues par le Chef de l’Etat seront communiqués à l’effet pour le peuple de leur demander des comptes rendus, bien que pour prévenir toute manipulation, la communication au moyen d’une médiatisation optimale amplifiera l’information sur la liste des personnes ci-dessus attendues dans chaque catégorie. Aussi, la communication devra relayer la teneur des échanges afin que les populations soient au fait des échanges.

Yaoundé, 17 octobre 2017

Dupleix Kuenzob
Secrétaire Exécutif
DMJ

 

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