Visite de Macron au Cameroun –  Ces deux autres sujets inévitables…

[Dans la gibecière du Président Emmanuel MACRON, hormis les clarifications d’ordre général sur le désormais virage de la coopération entre les deux pays, les intérêts français au Cameroun ne manqueront pas d’être évoqués.]

 

 

La Voix Des Décideurs  – Le Cameroun est dans un bourbier financier dangereux. Après l’abdication forcée par le Fonds Monétaire International (FMI) de procéder à la suspension drastique d’une grande partie de la subvention du carburant pour l’exercice 2023, l’impact sur la population sera violente et rien ne pourrait augurer d’une accalmie certaine pendant tout le reste du mandat du Président Paul BIYA.

 

 

Selon des documents consultés, au premier trimestre de cette année 2022, la dette générale contractée par le Cameroun s’élève à 11 456 milliards de F Cfa représentant 45,0% du PIB. Dans celle-ci, 7 639 milliards ont été contractée auprès des bailleurs de fonds extérieurs, représentant 30,0% du PIB. La France, possède à l’intérieur de cette dette 923,2 milliards de F Cfa et la Chine faisant office de maillot jaune réclame au Cameroun 2 025,1 milliards de F Cfa.

D’après quelques sources, le remboursement des créances dues aux sociétés françaises représentées par Michel Thierry ATANGANA ne devraient pas manquer lors de la discussion entre les deux Présidents de la République.

Selon une source bien introduite, le montant de cette créance non-apurée s’élève à ce jour à 316,8 milliards de F Cfa. Il s’agit pour notre source d’un montant principal de 26,4 milliards de F Cfa annexé aux intérêts de 10,5% par An de retard dû au non-respect de paiement de la créance.

D’après certaines explications concernant ladite affaire, le Cameroun, en 1980, a connu un début de crise économique similaire a ce qui survient depuis 2011 et qui a contraint le Chef de l’Etat a autoriser le recours aux emprunts obligataires.

A l’époque, le Président Ahmadou Ahidjo avait accumulé des impayés vis-à-vis des sociétés françaises exerçant dans le bâtiment et les travaux publics. Au regard de l’accumulation de la dette contractée par le Cameroun et du changement de Président avec l’arrivée de S.E Paul BIYA en 1982, certaines d’entre elles ont décidé de quitter le Cameroun et cesser leurs activités sans renoncer aux dettes et créances réclamées au gouvernement camerounais.

Les services de Michel Thierry ATANGANA sont alors sollicités pour convaincre ces entreprises étrangères de rester et continuer leurs activités. Il était question pour l’expert financier de convaincre le gouvernement camerounais de régulariser les créances contractées et de stopper les échéanciers de règlement.

En 1989, la négociation aboutie et à travers la signature de conventions de régularisation et de règlement définitif des créances de l’Etat du Cameroun envers les entreprises représentées par Michel Thierry ATANGANA, tout est ficelé. Malheureusement, le nouvel échéancier adopté ne sera pas respecté et d’après la convention signée en 1989, des d’intérêts devaient être annexés en cas de retard de paiement. Le montant va encore accroitre.

 

 

Sollicité par le Président de la République en début des années 1990 pour concrétiser une promesse électorale dans un contexte de crise économique réelle, Michel Thierry ATANGANA va devenir un conseiller attentionné. Mais la crise économique s’étant accentuée, à l’époque, va pousser le Cameroun à accepter la fatalité d’une dévaluation du F CFA obligatoire. Ce qui aura pour conséquente de quasiment doubler les créances déjà non-remboursées des sociétés françaises et européennes représentées par Michel Thierry ATANGANA.

Le Président Paul BIYA qui tenait absolument à concrétiser sa promesse de construction de certaines infrastructures routières pour permettre une fluidité à l’intérieur du pays et le développement de plusieurs autres pans de l’économie, va créer en 1994 le COPISUR (Comité de pilotage et de suivi des projets routiers). Michel Thierry ATANGANA sera nommé Président et pour montrer sa volonté de faire réussir ce comité, il va convaincre certaines sociétés françaises impliquées par le non-paiement de créances par le Cameroun de participer dans l’actionnariat du COPISUR. Ainsi, les sociétés DUMEZ, SOCAMAT, EJL, ETPC, JEAN Lefèvre, France TELECOM, etc. vont rentrer dans le COPISUR. Cette dette qui a déjà fait l’objet d’une enquête de la Délégation Générale à la Sureté Nationale (DGSN) a été confirmée sans que les mécanismes ne soient mis en place pour entamer son apurement.

Au regard du nouveau paradigme de coopération et du montant élevé de cette créance, le Président français va certainement marquer le coup en demandant à son homologue camerounais la situation de cet apurement. Notre source affirme même que la signature de l’accord militaire entre le Cameroun et la Russie expressément autorisée par le Président de la république du Cameroun, Chef des Armées, converge vers une quasi-rupture entre les deux Chefs de l’Etat.

Probable remaniement ministériel en perspective

Selon les mêmes sources, le Président français ne manquera pas de remettre les propositions à lui faites par le pouvoir de Yaoundé pour adouber certaines nominations. Nos sources affirment que « Yaoundé » aurait adressé, il y a des mois et ceux bien avant l’élection présidentielle, une mouture de proposition de postes ministériels. Si l’on s’en tient à la dernière position quasi-officielle du Président Emmanuel MACRON, « l’Elysée » ne serait plus intéressé par ce jeu malsain de ping-pong.

Encore qu’une de ses nominés à savoir Célestine KETCHA COURTES a démontré son manque d’intérêts criard envers son mentor « La France ». Pour son cas précis, très récemment, le Ministre de l’Habitat et du développement urbain a donné des marchés publics de la coopération avec l’Agence Française de Développement sans au préalable avoir requis la « non-objection de l’AFD » ; procédure obligatoire et consignée dans la coopération entre les deux pays. Une posture de rébellion que ne voudrait plus cautionner Paris et le Président Emmanuel MACRON, en venant en terre camerounaise avec les responsables concernés de ces questions, va clarifier sa position définitive.

Il n’est pas donc pas exclu que plusieurs personnalités ayant saisi l’opportunité d’un adoubement dans les sphères d’influences du gouvernement français se fassent éjecter du gouvernement après cette clarification du Président Emmanuel MACRON.

Nos sources signalent à cet effet que Jean-Yves LE DRIAN, Président de la Grande Loge de France, éjecté du gouvernement a laissé une large marge de manœuvre à Emmanuel MACRON de faire du ménage autour de lui et de penser à une nouvelle vision de coopération avec certains pays ayant la même langue en partage.

Selon des sources officielles, le Président français sera accompagné de Catherine Colonna, Ministre des Affaires Européennes et Etrangères, Alexis KOHLER, Secrétaire Général de l’Elysée, Franck Paris, Conseiller Afrique du Président de la République et Christophe Bigot, Directeur Afrique du Ministère des Affaires Européennes et Etrangères. Affaire à suivre.

 

 

©La Voix Des Décideurs – Yannick EBOSSE

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici