ONU : Antonio Guterres prône d’apprendre des peuples autochtones

Pour le patron de l’ONU, les peuples autochtones sont une source d’inspiration à laquelle doit s’abreuver la communauté internationale. Un abreuvoir qui au Cameroun compte les Pygmées et les Mbororos.

 

 

Parler des peuples autochtones, pour certains, cela renvoie à des peuples primitifs. Donc, des peuples dont le niveau de développement demeure en retard. Pourtant, c’est de ces peuples qu’António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, appelle à suivre. « Apprenons des expériences des peuples autochtones et adoptons-les », précise le patron de l’ONU. Un appel qui intervient lors de la session 2023 de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (UNPFII). Une session dont l’ouverture va se tenir le lundi 17 avril 2023.

Pour le chef de l’ONU, ces peuples autochtones « sont les gardiens de la biodiversité ». Une biodiversité qui à 80 % occupe les un quart des terres de la planète, qui les abritent. António Guterres  précise d’ailleurs qu’ils « détiennent une grande partie des solutions à la crise climatique ».

Prendre en compte les peuples autochtones lors des négociations

C’est dans le même sens qu’abonde Darío Mejia Montalvo, président de l’UNPFII, lui-même  membre autochtone de la communauté Zenú dans les Caraïbes colombiennes. Celui-ci souligne la pertinence des peuples autochtones pour les questions de changement climatique et de la biodiversité. Il souligne que ces questions « ne peuvent être résolues sans la participation réelle et effective des peuples autochtones ».

 

 

 

 

Pour M. Montalvo il est également question que les politiques de transition énergétique prennent en compte les peuples autochtones dès le début.

Ainsi, Guterres engage les Nations Unies « à continuer à promouvoir les droits des peuples autochtones dans les politiques ». Mais aussi pour ce qui est des « programmes à tous les niveaux et à amplifier vos voix ».

De même, Csaba Kőrösi, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, invite à un soutien aux peuples autochtones. Ce qui devrait favoriser des solutions pour la paix, la protection des droits de l’homme et le développement durable.

Les connaissances ancestrales séculaires pour le bénéfice du monde

Dans sa prise de parole, Kőrösi, souligne l’énorme prix que paye le monde de trainer à apprendre des peuples autochtones. Surtout pour ce qui est de la corrélation entre la santé de la planète et la santé des personnes.

Par conséquence, Csaba Kőrösi salue « Les connaissances ancestrales de vos peuples, cultivées au fil des siècles ». Car, précise le Président de l’Assemblée générale, celles-ci «  ont ouvert la voie au développement de nombreux médicaments modernes ».

Bien plus, pour le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, les peuples autochtones maîtrisent mieux le fonctionnement de la nature. « Vous possédez des compétences traditionnelles en matière d’adaptation, d’atténuation et de réduction des risques climatiques », souligne-t-il.

 

 

Réalité similaire au Cameroun

Idem au Cameroun dont les peuples autochtones comptent pour environ 10% de la population, selon certaines études. Des travaux d’experts du CERD entre autres aux niveaux international et régional, selon des critères précis. Ces peuples se répartissent en deux grands groupes que sont les Pygmées et les Mbororos.

Tous ces groupes ont en commun leur attachement à leurs territoires ancestraux et ce qu’il leur reste de forêts. Ils les connaissent amplement, les considèrent comme un bien commun qui représente pour eux la base de leur existence. Leur environnement est leur mère nourricière, leur source de santé et de médecine. C’est aussi leur cadre de loisirs et de célébration culturelle et spirituelle.

Pourtant, l’environnement des peuples autochtones du Cameroun connait les mêmes menaces qu’ailleurs. Le chef de l’ONU  reconnaît que « les peuples autochtones luttent pour s’adapter à la crise climatique » avec brio.

Les Objectifs de développement durable (ODD) inéluctables

« L’action climatique, ainsi que la bonne santé et le bien-être, sont deux objectifs fondamentaux de l’Agenda 2030 ». La déclaration de Lachezara Stoeva, l’actuelle Présidente du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), marque de sa pertinence. Elle consolide le fil conducteur des travaux de la session 2023.

« Peuples autochtones, santé humaine, santé planétaire et territoriale et changement climatique : une approche fondée sur les droits ». C’est ainsi le thème de la session de cette année.   Un thème qui met en exergue les ODD, par le lien entre la santé humaine et la santé planétaire.

« Et, comme nous le savons, les ODD sont profondément interconnectés. L’absence de progrès sur un objectif entrave les progrès sur tous les autres’ » rappelle Mme Stoeva.

 

La Voix Des Décideurs  – Eric Martial NDJOMO E.