► La décision du président camerounais de revaloriser les pensions retraites ,  annoncée en grande pompe, pour être effectif depuis le mois d’août 2020, tarde à prendre corps. Les bénéficiaires qui  n’en perçoivent nullement les effets de promesses ont, quant à eux, retrouvé grise mine après être passé à la caisse.

 

La Voix  Des Décideurs – «Les pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès en vigueur au 31 mars 2016 sont revalorisées d’un coefficient de 20% pour compter du 1er août 2020 ». La décision est de Paul Biya, Président de la République du Cameroun, à travers le décret n° 2020/376 datant du mercredi 8 juillet 2020.

La tangibilité de l’acte présidentiel, au cours d’une interview accordée à la Crtv, est  rendue plus claire par Michel Éric AVA EDANG, le Sous-Directeur des Contrôles techniques à la CNPS qui souligne que : « de façon concrète, si vous perceviez mensuellement une pension de 100.000 FCFA, la revalorisation vous permet d’avoir 100.000 FCFA + 20% soit 120.000 FCFA ».

C’est donc tout naturellement que la bonne nouvelle, telle une parole d’évangile, est accueillie favorablement, avec enthousiasme témoigné,  depuis sa publication, par les agents publics camerounais à la retraite, qui relèvent particulièrement du code du travail.

Mais, rendu en ce mois de septembre 2020, l’annonce présidentielle, qui a suscité un très grand espoir chez ces personnes du 3ème âge qu’une certaine opinion a tôt fait de qualifier de « ceux-là qui se plaignent d’habitude de ne pas recevoir grand-chose de leur cessation d’activité », manque à l’appel de dame concrétisation.

Depuis le 25 août dernier, début de paiement des salaires et autres pensions du mois précisé, de nombreux agents de l’Etat à la retraite ont eu la triste et désagréable surprise de ne pas trouver les 20% de revalorisation annoncé aux guichets des banques et de bon de caisse. Et c’est tout naturellement que l’enthousiasme des premières heures de l’annonce a cédé place à la grisaille  d’une utopie aux relents de promesse de campagne électorale.

Toujours chez nos confrères de la Crtv, Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo Akame, le Directeur général de la Cnps, n’a eu de cesse de préciser que « le Président de la République a simplement tenu parole à l’endroit des pensionnaires qui n’avaient pas bénéficiés de l’augmentation automatique consécutive à la réforme de 2016, qui prévoyait une augmentation substantielle de leurs pensions ».

La décision présidentielle concerne donc les personnes admises à faire valoir leurs droits à la retraite avant le relèvement du plafond qui s’est opéré en 2016. Ce relèvement, par décret n° 2016/072 et son annexe fixant les taux des cotisations sociales et les plafonds des rémunérations applicables dans la branches des prestations familiales, d’assurance-pension de vieillesse, d’invalidité et de décès, des accidents de travail et des maladies professionnelles dont est en charge la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, Cnps, n’avaient alors bénéficié qu’à ceux des agents de l’Etat encore en fonction, excluant par ricochet les personnels en retraite.

Le Directeur Général de la Cnps qui, sur le plateau de Scènes de presse sur la Crtv, avait apporté la garantie de l’effectivité de cette décision présidentielle qui induit 15 milliards d’augmentation de la cagnotte mensuelle des pensions, pour le mois d’août dernier, est à ce jour attendu sur le terrain de la clarification de cet acte manqué.

 

 

© La Voix Des Décideurs   ►  Eric Martial Ndjomo E.

 

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