Afrique:  Le  Camerounais Hervé WOUEMETAH appelle à l’instauration de l’éducation financière dans les programmes scolaires et universitaires

Hervé WOUEMETAH , Directeur de publication du nouveau hebdomadaire Financia, spécialisé dans la finance et dont le slogan  est ” L’éducation financière pour tous “,  interpelle des décideurs africains sur l’ importance d’outiller la jeunesse africaine dans  les métiers de la finances. Dans son éditorial de l’édition 010 du 20 octobre 2020, Hervé WOUEMETAH, expert en gestion juridique et financière des risques de l’entreprise bien connu dans le milieu bancaire camerounais,  propose l’instauration de l’éducation financière dans les programmes scolaires et universitaires en Afrique.

L’intégralité de son éditorial “Outiller la jeunesse africaine ”.

“La communauté internationale est fortement mobilisée pour combattre le corona virus à la faveur des différentes politiques nationales désormais orientées vers le même objectif tiré notamment de la nécessité à neutraliser cette espèce d’un autre genre, qui semble déterminée à réduire massivement le taux de démographie à l’échelle mondiale.
Cet élan manifestement vif qui soutend la riposte des autorités nationales respectives en dépit des dégâts déjà enregistrés en pertes en vies humaines, se comprend aisément en cette période de rentrée scolaire où les élèves de tous bords sont appelés à regagner les bancs et à se côtoyer quotidiennement avec certes l’obligation d’arborer des masques de protection et/ou d’observer les mesures barrières.

 

 

 

La rigueur dans le contrôle du respect de ces mesures barrières par les autorités éducatives va assurément contribuer à maîtriser le fléau bien qu’il soit impossible de le maîtriser à l’absolu. L’on assiste de ce fait à la mise en œuvre de véritables stratégies concourant à parachever efficacement la riposte en milieu scolaire et universitaire, ce qui peut s’apparenter à un objectif qui serait en train d’être atteint à titre d’exploit.

Il ne saurait d’ailleurs en être autrement dès lors qu’une prise de conscience collective se pose, s’impose en s’opposant à des activités dangereuses qui mettraient en péril la santé des personnes en cette ère de la COVID19.

Cela étant, ce défi majeur en milieu scolaire se dédouble en tout état de cause d’un impératif catégorique que l’on tend manifestement à sous-estimer, pour des raisons inavouées, alors même que les enjeux restent constants et préoccupants.

L’instauration de l’éducation financière dans les programmes scolaires et universitaires interpelle plus que jamais la communauté éducative nationale. Cette nouvelle donne tirée de l’enseignement des matières sur l’éducation financière au sein des écoles, des lycées, collèges et universités revêt un intérêt tout aussi grandissant que diversifié tant pour le corps enseignant que pour le fer de lance de la nation qu’est la jeunesse.

 

Comment ne pas soutenir et marteler cet état de fait, tant il est vrai que l’inclusion financière dans le contexte africain en général connaît un retard criard comparativement au contexte européen ou occidental où dès le bas âge, l’on apprend déjà aux enfants dans le cadre des programmes scolaires et universitaires, ce que c’est qu’un budget ou une épargne ou encore un crédit bancaire. L’on gagnerait davantage à outiller la jeunesse africaine des enseignements sur les instruments financiers pour aussi contribuer à la forger et la préparer à l’utilisation ultérieure, efficace des fonds qui seraient mis à sa disposition à titre de crédit bancaire, notamment lorsqu’elle sera appelée à gérer ses propres affaires pour créer de la richesse.

C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles le taux des créances bancaires douteuses est relativement faible en occident, comparativement au contexte africain et plus précisément de la sous-région CEMAC où la délinquance financière semble toujours s’ériger en norme.

L’état d’esprit de l’emprunteur en occident étant principalement dominé – excepté quelques cas marginaux – par l’obligation au remboursement spontané du prêt, tandis que dans le contexte sous régional CEMAC, l’on assiste à un boom des créances douteuses dont l’origine lointaine se trouverait inéluctablement dans l’absence des programmes d’éducation financière en milieu scolaire.
A la faveur de l’article 13 de la Directive N°02/19-UEAC-639-CM-33 harmonisant la protection des consommateurs au sein de la CEMAC – qui stipule que « les autorités des Etats membres sont tenues de prendre les mesures visant à inscrire la protection du consommateur dans les matières enseignées au cours des études scolaires et universitaires » – il incombe aux autorités nationales de chaque Etat assujetti à parachever l’instruction contenue dans le texte susdit.
C’est ainsi qu’une stratégie d’implémentation des programmes d’éducation financière devrait être élaborée pour traduire dans la pratique l’obligation contenue dans la Directive ci-dessus. Cette stratégie qui reposerait sur trois piliers essentiels impacterait socialement, économiquement et financièrement la vie des ménages, des populations et des différentes couches sociales.

 

 

Le premier pilier consisterait notamment en l’élaboration des modules pédagogiques destinés aux élèves du primaire, du secondaire et aux universitaires, sous le triple sceau du ministère en charge de l’éducation, du ministère des finances et d’une association de consommateurs des services et produits financiers.
Le second pilier donnerait à tous les publics issus de différentes couches sociales – sous la forme d’un programme national d’éducation financière – les clés de compréhension des débats économiques ; ce qui influerait probablement sur la compréhension par les élèves et étudiants, des programmes d’éducation financière ainsi instaurés.

Le troisième et dernier pilier serait tourné vers les entrepreneurs qui ne seraient aucunement lésés, pour ainsi donner une chance à la nouvelle donne – tirée de l’instauration des programmes d’éducation financière en milieu scolaire – de prospérer. Il s’agirait alors d’une mouvance généralisée axée vers l’éducation financière pour tous. A nos marques, prêts, partons !!!”

 

 

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