Prolifération des faux médicaments : « Nous en sommes tous responsables », Manaouda

[Cette déclaration du Ministre de la Santé publique, Malachie MANAOUDA trahit l’ampleur du phénomène de la prolifération du faux médicament au Cameroun. ]

 

 

La Voix Des Décideurs – Certes le constat est amer, mais la réalité est bien là, toute poignante : le faux médicament se porte bien. D’ailleurs, il prospère dans nos rues du fait de la passivité et même de la complicité de tous au Cameroun.

Ce constat, Malachie MANAOUDA l’établit à la faveur de la Journée africaine de lutte contre le faux médicament. Une journée qui se tient sous le thème « la lutte contre le faux médicament, une responsabilité de tous ».

 

 

La responsabilité gouvernementale

Pour lutter contre le médicament illicite, l’Etat offre une alternative de duplication pour rapprocher le médicament authentique des populations. Cette structure contribue à la réduction du prix des médicaments par la fabrication des génériques. Mais elle permet également de garantir la qualité des médicaments qui entrent dans le circuit de consommation de masse.

De même, une batterie d’au moins 07 mesures est engagée par le Ministère de la Santé Publique. Des mesures circonstancielles qui se veulent être d’urgence.

Par ailleurs, le gouvernement entend réformer tout le système autour du médicament pour réduire l’impact du faux médicament voire l’éradiquer. Cela passe inéluctablement à travers le démantèlement du circuit et des combinaisons qui existent dans le business du médicament. Ce qui vraisemblablement devrait servir à redistribuer les cartes de la clairvoyance et du contrôle dans ce secteur plutôt juteux. « Mais la lutte doit être sincères » comme le signifie Malachie MANAOUDA.

 

 

Du producteur au circuit parallèle

Pour le Ministre de la Santé Publique, la lutte sincère concerne aussi les firmes multinationales qui produisent le médicament. Elles doivent ainsi cesser de « fabriquer des médicaments exclusivement réservés aux pays à faible revenu ». Par leur action, ces multinationales favorisent un marché parallèle du médicament, dont la traçabilité devient un casse-tête pour les gouvernements.

De ce fait, les réseaux criminels spécialisés dans le trafic des médicaments développent une intelligence dans le circuit. Ce qui prend des proportions inquiétantes au fil du temps. Ainsi, avec regret, l’on se rend à l’évidence que la criminalité du faux médicament a le vent en poupe. Ce d’autant que les populations se font complices dans la chaîne de prolifération de ces poisons qu’elles consomment fort malheureusement.

 

 

 

Symboles de la compromission

La contrefaçon qui a cours dans le médicament laisse planer le doute chez les personnes conscientes du danger ambiant. Il n’est donc pas évident de faire le distinguo entre le vrai médicament et le faux. Pourtant, ce dernier renvoie à tout médicament qui n’est pas dans le circuit conforme. Ce qui implique des médicaments sans autorisations de mise sur le marché, ou qui ne sont pas homologués.

Le tout venant que l’on trouve comme médicaments dans la rue présente un déficit d’efficacité dans les soins. Ce qui compromet ainsi la crédibilité et l’efficacité des vrais médicaments, tel que le souligne le Minsanté.

En outre, les faux médicaments relèvent de la falsification des dates et le reconditionnement des cachets qui sont à terme. C’est aussi le cas des médicaments non homologués dont les importations conduisent à la vente en gros et détail. La liste des caractéristiques étant loin d’être exhaustive.

 

Par Eric Martial NDJOMO E. l La Voix Des Décideurs l All Right Reserved