Coopération sous-régionale du processus de Kimberley en Afrique Centrale : Les quatre recommandations à retenir de l’Atelier de Yaoundé

Les acteurs de tripartite du Processus de Kimberley d’Afrique Centrale se sont réunis à Yaoundé du 20 au 22 décembre 2021 dans le cadre du deuxième atelier de haut niveau du processus de Kimberley sur la fraude et la contrebande des diamants bruts dans la sous-région. Au terme de trois jours de travail, quatre recommandations ont été arrêtées.

 

 

La Voix Des Décideurs  – L’atelier de haut niveau du processus de Kimberley sur la fraude et la contrebande des diamants en Afrique Centrale s’est tenue du 20 au 22 décembre 2021 à Yaoundé au Cameroun. Les travaux ont connu la participation des délégations de l’Angola, du Congo, du Gabon, de la RCA et de la RDC, ainsi que la présence du ministre d’Etat, des Industries minières et la géologie du Congo, Pierre OBA

Après la cérémonie d’ouverture présidée par le Ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT) du Cameroun, Gabriel DODO NDOKE, les experts et participants, pendant deux jours, ont élaboré les bases d’une coopération sous-régionale.

Les quatre principales recommandations

Après les exposés techniques, quatre recommandations principales regroupées en thématiques ont été arrêtées. Au niveau national, il sera question de renforcer des cadres de concertation  multipartites là où ils n’existent pas, là où ils existent déjà ; créer des task-forces incluant toutes les parties prenantes là où elles n’existent pas. Au niveau régional, il sera question de créer un cadre de concertation régional intégrant les task-forces nationales ; favoriser le partage d’informations sensibles en temps réel à travers un système de lancement d’alerte rapide au niveau national et régional, mener des actions concertées aussi bien au niveau national que régional ; échanger des données relatives aux acheteurs agréés ou enregistrés comme bureau d’achat ou comptoir selon les systèmes en place en vue de faciliter la connaissance des personnes impliquées dans les activités de vente et achat des diamants.

Il est demandé de transmettre trimestriellement au Groupe de travail sur la production artisanale des rapports sur les traits saillants enregistrés dans le cadre de la lutte contre la fraude et la contrebande des diamants. Favoriser sous l’égide du Groupe de travail, la signature d’un protocole d’accord entre les pays de l’Afrique centrale et les pays importateurs de diamant en vue d’assurer le suivi des cas de déclaration, de soupçon et d’identification des réseaux mafieux. Mener des missions d’investigation dans les pays voisins, comme la RCA, non membre du Processus de Kimberley en vue de lutter contre le commerce illicite des diamants qui s’y développe ; la mise en place d’une base de données régionales sécurisée est aussi nécessaire.

Renforcer les capaciter et les compétences des membres des task-forces. Il est question ici d’organiser des formations générales sur les exigences du Processus de Kimberley en rapport avec le suivi et l’encadrement du flux de matières et de finances ; renforcer les compétences des agents d’application de la loi et d’autres membres des task-forces techniques et d’investigation. Il est aussi question d’évaluer au niveau national des risques liés au secteur du diamant ; former aux motions d’identification des pierres précieuses particulièrement les diamants des agents des services commis aux frontières ; doter les services de contrôle et de suivi des activités minières des outils ainsi que les acteurs de la chaîne pénale des outils de travail nécessaires (matériel informatique, les moyens logistiques et autres).

Renforcer la mise en œuvre des exigences du Processus de Kimberley en matière de contrôle interne. A ce niveau, il sera question de renforcer l’accès aux informations sur les acteurs de la chaîne de production et de commercialisation ; mettre en place des outils crédibles de captage de production et renforcer la traçabilité des diamants jusqu’au point de vente ; encourager les entreprises de la chaîne d’approvisionnement des diamants à appliquer les directives de l’OCDE.

Obtention de l’appui politique nécessaire aux activités de la coopération sous-régionale en Afrique centrale. Ici, il sera question de mener un plaidoyer auprès des autorités gouvernementales afin de lutter contre l’immixtion des services non éligibles dans les activités minières ou au secteur minier. Dans la même perspective, solliciter le parrainage pour la création d’une Commission des Ministres chargés des Mines des pays membres de la coopération sous-régionale en vue d’encadrer les activités de cette coopération ; solliciter des ministres l’appui politique afin de la couverture institutionnelle de la CEEAC. Enfin, encourager le gouvernement gabonais à accélérer les procédures devant conduire à l’exportation de son diamant. Ces recommandations sont consignées dans un document qui servira de base à la mise en place de cette coopération sous-régionale.

 

By La Voix Des Décideurs –  –  Eric Ngono