Complot au sein Rdpc : Comment Jean Nkueté a été pris la main dans le sac

Le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais aurait été mis à l’étroit par le président national du parti au pouvoir, alors qu’il tenterait une fois de plus de l’induire en erreur. Dans l’optique de provoquer l’implosion au sein de sa formation politique et de baliser le chemin à l’opposition. Selon nos sources, il aurait voulu pousser Paul Biya à opter pour les investitures à l’occasion des prochaines consultations électorales locales, alors que le président de la République est déterminé à donner la parole à la base pour que les militants choisissent eux-mêmes leurs dirigeants.

C’est un sanglant désaveu que le président Paul Biya a servi au  Secrétaire général du Comité central de son parti. Soupçonné d’être un habitué des coups-bas qui visent l’affaiblissement du parti du flambeau ardent, le fils de l’Ouest aurait voulu une fois de plus jouer de ses méthodes atrabilaires pour davantage provoquer le mécontentement des militants et militantes du parti au pouvoir.

 La lettre de la honte

D’après des informations puisées à très bonne enseigne dans les cercles du pouvoir de Yaoundé, c’est peu avant le 20 mai 2019 que le Secrétaire général du comité central du Rdpc, Jean Nkuete aurait voulu se jouer du président Paul Biya. Sachant que le chef de l’Etat devait certainement être préoccupé par le dossier de la crise dite anglophone qui fait les gorges chaudes aussi bien au niveau local qu’à l’échelle internationale, le SG/CC aurait initié une correspondance qu’il aurait personnellement déposé auprès de l’Etat-major particulier du Président de la République. Notre source indique que pour brouiller les pistes et ne pas attirer de soupçon, l’ancien Ministre de l’Agriculture n’aurait pas indiqué la mention de l’objet.

Seulement, depuis qu’il sait que certains de ses collaborateurs lui servent de faux rapports, Paul Biya scrute attentivement tout ce qui passe devant lui avant d’apposer sa signature. Il a donc découvert le guet-apens du patron administratif de sa formation politique. Piquant une colère bleu, il fait venir le SG/CC illico presto dès le lendemain. Un témoin qui a suivi le dossier indique que malgré les explications tirées par les cheveux que Jean Nkuete aurait essayé de servir, Paul Biya est resté de marbre. Il aurait renvoyé son interlocuteur avec son brouillon, lui intimant l’ordre de procéder par les primaires au sein du parti, afin que celui-ci soit porté aux différentes compétitions politiques par des hommes légitimes choisis par la base militante. Il se dit que depuis ce jour, Jean Nkuete n’a pas la tête entre les épaules. Il chercherait actuellement à trouver la formule adéquate pour satisfaire ceux qui, à coup de millions, bénéficient souvent de son coup de pouce pour occuper une place au parlement ou encore dans un exécutif communal. Les tentatives de votre journal pour prendre la version des faits du Secrétaire général du Comité central sont restées lettre morte.

 

Le téméraire

Il faut dire que selon nos sources, Jean Nkuete n’est pas à son premier coup contre Paul Biya et son parti. Les langues qui maîtrisent suffisamment l’histoire de ce parti pensent que les coups fourrés du fils de Balessing contre le Rdpc et le président Paul Biya ne datent pas d’aujourd’hui.

Les méthodes, les stratégies et le mode d’organisation de Jean Nkuete viseraient à défaut de détruire le parti, de le fragiliser tout au moins. Certaines langues estiment qu’entre 2015 et 2019, le Sg/Cc a détruit tout ce que Charles Ndoumba et René Sadi ont construit pour faire de ce parti, la meilleure formation politique sur toute l’étendue du territoire. Pour les tenants de cette thèse, le parti du flambeau ardent va aujourd’hui à vau l’eau.

Pour argumenter, les collaborateurs de Jean Nkuete et surtout ses camarades du parti se demandent ce qui a inspiré leur patron au point où, il est allé sortir des tiroirs de l’oubli, les investitures auxquels le parti ne s’accommodait que très peu. D’autres par contre arguent que c’est le goût du lucre qui a motivé le successeur de René Sadi. Ceux qui abondent dans ce sens pensent savoir que c’est après avoir déboursé plusieurs dizaines de millions que certains cadres du parti ont réussi à briguer un mandat électif.

Sans se soucier de l’enthousiasme que pouvait susciter certaines figures du parti à la base et de l’adhésion que leur capital sympathie pouvait provoquer, Jean Nkuete a placé ses « amis » et mis le parti en péril. Les divisions et les démissions en cascade que ce mode d’organisation a provoquées illustrent parfaitement le mal que le fils de l’Ouest a fait au parti de Paul Biya au fil des échéances électorales.

Deux cas d’école sont très souvent cités en exemple par des dénonciateurs pour illustrer le travail de mise en agonie qui a court au Comité Central du Rdpc. D’abord les élections sénatoriales de 2013. Il se susurre qu’à cette occasion, l’instance dirigeante du parti est devenue un véritable guichet automatique. Quiconque postulait à la fonction de Sénateur devait d’abord régler sa facture au péage. La même condition aurait été imposé à certains dans le cadre des législatives et municipales de la même année. Ce qui a provoqué le courroux des militants qui ont décidé de sanctionner la hiérarchie. Le cas qui a le plus fait coulé l’encre et la salive est celui de Yabassi où, pour marquer leur désapprobation, les militants du Rdpc ont massivement voté pour l’Afp, le parti d’Olivier Bile.

« Ses méthodes ne sont pas pour rassurer le grand nombre. Au contraire, ses manigances visent à priver la majorité de son droit fondamental au sein du parti : choisir leurs représentants ».

Tentative de renversement lors de la présidentielle

Ayant échoué lors des précédentes élections, Jean Nkuete est revenu à la charge pendant la présidentielle du 7 octobre 2018. Par des méthodes très subtiles de l’avis de certains observateurs, il aurait essayé de faire basculer le pouvoir en faveur du Mrc. Au plus des préparatifs, alors que tout le monde mettait la main dans la pâte pour relever en qualité et en visibilité leur candidat Paul Biya, Nkuété a plutôt fait sien l’adage selon lequel l’occasion fait le larron. Au moment où les uns et les autres se cassaient la tête et d’autres la tirelire pour faire passer le président candidat, le Sg et son conseiller Monkam Nitcheu réfléchissaient de leur côté pour s’en mettre plein les poches. Au-delà de certaines «frappes» bien calculées, une histoire, celle de l’honorable Paul Eric Djomgoué député de Yaoundé 2 a le plus captivé les attentions. Impossible de passer certaines commandes pour la fabrication des gadgets liés à l’élection présidentielle, le Sg/Cc du Rdpc, au lieu de le dire à son jeune camarade, aurait encaissé avec joie les 100 millions F Cfa que lui aurait proposé le député. Mais mal lui en prendra car, non seulement ledit marché ne lui sera jamais attribué, mais encore, son argent ne lui a jamais été remboursé. Autre fait, il se dit que c’est de son imagination qu’a émergé l’idée de la campagne de proximité, le porte-à-porte.

Pour lui, il fallait éviter les meetings populaires et rendre visite aux potentiels électeurs pour les convaincre. Or, certains de ses camarades avaient souligné bien avant que non seulement cette stratégie était fastidieuse, mais aussi, les militants ne disposaient pas de moyens financiers et matériels suffisants pour trouver chacun chez lui au point de susciter l’adhésion de ceux qui hésitaient encore. Heureusement, ceux qui ont vite compris le jeu n’ont pas suivi cette consigne.

 « Jean Nkuete pourrait toujours faire passer l’idée des investitures qui provoqueront en plus de mécontentement »

A la réalité donc, le parti de Paul Biya est en danger avec l’actuel Secrétaire du Comité central. Certains analystes pensent que « ses méthodes ne sont pas pour rassurer le grand nombre. Au contraire, ses manigances visent à priver la majorité de son droit fondamental au sein du parti : choisir leurs représentants ». Le président national de ce parti doit veiller pour que son instruction soit respectée. Dans le cas contraire, « Jean Nkuete pourrait toujours faire passer l’idée des investitures qui provoqueront en plus de mécontentement », comme le redoutent les partisans des consultations. A suivre.

© Marcien Essimi⌊ La Voix Des Décideurs

 

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