Cameroun – Camp des Réfugiés de Ndokayo : Cohabitation entre réfugiés et autochtones en péril

Les populations locales Gbaya et Haoussa clament la menace de leurs hôtes réfugiés dans la localité de Ndokayo. Ces derniers passeraient outre les limites des espaces à eux offerts pour leur aise.

 

 

La Voix Des Décideurs  – 200 000 réfugiés centrafricains se retrouvent dans la région de l’Est Cameroun. De ceux-ci, la localité de Ndokayo par Bétaré Oya en compte 10 000 qui sont essentiellement des Mbororo.

Le point de discorde

Cette population croissante de réfugiés semble devenir une énorme préoccupation pour les populations Gbaya et Haoussa originelles de Ndokayo. Elles manifestent désormais la difficile cohabitation à laquelle les réfugiés les soumettraient.

« Ce village a été créé en 1933 par 7 personnes. Avant, nous vivions bien. On n’avait pas de problème. Comme le Cameroun est un pays de droit, nos frères centrafricains sont venus.  On les a reçus à bras ouvert. Mais, ils sont venus avec des mentalités qu’on n’a jamais vues », clame Joseph Mbaï, suppléant du chef de Ndokayo.

Avec plus de précision, Dagobert Doko, fils de la commune de Bétaré Oya exprime la frustration des Camerounais. « Quand les Centrafricains arrivent, on leur cède une parcelle de terrain. Mais après, ils vendent ce terrain sans informer le village », précise ce militant de la société civile camerounaise.

 

 

Par-dessus tout

Mais au-delà de la vente  des parcelles de terrain, le problème va bien plus loin. Les populations de Ndokayo reprochent aux réfugiés de passer outre les limites des terrains mis à leur disposition pour cultiver.

Par ailleurs, un point d’eau  serait l’une des pommes de la discorde entre les populations de Ndokayo et les réfugiés. Ce point d’eau, à en croire Joseph Mbaï, « leur a été cédé pour qu’ils puissent avoir de l’argent ». Cette ressource en eau, apprend-on, les réfugiés en vendait le bidon de 20l à 25 FCFA. Seulement, ils vont décider unilatéralement de la vendre le bidon à 100 FCFA.

 

 

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Outre les questions de tenure et d’eau, les populations relèvent que certains réfugiés qui possèdent déjà la Carte nationale d’identité. Une identité camerounaise dont la braderie fait désormais craindre les Camerounais de Ndokayo pour  l’intégrité de leur village.

Le HCR et l’autorité administrative mis en index

Les récriminations des populations de Ndokayo au sujet de la difficile cohabitation avec les réfugiés vont également vers diverses autorités. Il s’agit en l’occurrence du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et des autorités administratives du Lom-et-Djerem. Ils sont accusés de privilégier les Centrafricains. A propos, souligne Dagobert Doko parlant des terres vendues, « quand on veut réclamer cette terre, c’est le HCR qui intervient ou encore les autorités. Où est donc le droit de l’homme Gbaya [du Cameroun, ndlr] dans son village ?”

 

 

Idem pour Joseph Mbaï qui décrie par ricochet le comportement des réfugiés. « Ils disent qu’ils ont le soutien du HCR. On leur porte plainte et les procédures n’aboutissent jamais. Avec le HCR, ce n’est pas la première fois. Quand on les convoque, ils ne se manifestent pas », précise l’adjoint du Chef de Ndokayo.

 

 

La subtile dénégation des expatriés

Dans le camp des réfugiés de Ndokayo, nulle ne se prononce par l’affirmative, ni n’infirme formellement l’accusation. Par contre, Aladji Damou, représentant des réfugiés centrafricains, affirme qu’aucun problème ne peut surpasser les réfugiés et les populations locales.

« Depuis 19 ans, lorsqu’il y a un problème, le chef de village fait toujours appel à moi, le représentant des réfugiés centrafricains, pour trouver une solution, un accord. C’est également la même démarche avec le chef de la communauté musulmane. Même si c’est devant la police, les problèmes ont toujours été réglés. »

Pourtant, même le chef de la communauté musulmane est loin de corroborer les dires du représentant des réfugiés à Ndokayo.

 

 

La Voix Des Décideurs  – Eric Martial NDJOMO E.

 

 

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