GABRIEL MBAIROBE:
L’espoir d’une agriculture moderne au Camerounz

Depuis le 04 janvier 2019, celui qui a passé une bonne partie de sa carrière professionnelle avec les acteurs du secteur cotonnier, a la responsabilité de conduire l’agriculture camerounaise dans la mouvance de la deuxième génération, en tant que ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Chronique d’une nomination méritée, laquelle a défié tous les pronostics attendus dans la Bénoué.

Par Telesphore MBONDO
Quelques minutes seulement après la formation du gouvernement Joseph Dion Ngute, le domicile de Gabriel Mbairobe, nouveau Minader – ministre de l’Agriculture et du Développement rural, situé au quartier Marouare à Garoua, s’avère exigu pour contenir les centaines de personnes venues le féliciter. Ce d’autant plus que sa nomination sonne comme un avertissement pour tous les hégémonistes invétérés. Jean Abaté Edi’i, le gouverneur du Nord, vient également congratuler le nouveau ministre. Ensuite, c’est au tour de ses camarades politiques, ses collègues, ainsi que les leaders d’opinion du Nord, de venir rendre hommage au nouveau membre du gouvernement. L’ambiance atteint son paroxysme lorsque la communauté « Laka», l’ethnie à laquelle appartient le nouveau ministre, arrive à son domicile. C’est la fête.

En fin mars 2019, Gabriel Mbairobe est fêté par les siens à Garoua – la capitale régionale du Nord. Le Mouvement socioculturel Lonodji et le peuple Sara du Cameroun lui réserve un accueil les plus chaleureux. L’association Lonodji qui regroupe en son sein les filles et fils issus des différentes tribus de la communauté Sara–les Baguirmi, Barma, Nemar, Day, Gor, Goula, Kaba, Kenga, Kere, Laka, Mango, Mbaye, Mouroum, Nar, Ngama, Ngambaï, Pene, Sara-Kaba, bat le rappel des troupes. Près de 50 000 personnes sont venues fêter leur nouveau ministre, l’un des plus jeunes du gouvernement du 04 janvier 2019.
De mémoire des populations, on n’a jamais observé une telle mobilisation. Gabriel Mbairobe ne s’en revient pas. « Je suis impressionné par la forte mobilisation que je n’ai jamais vécue. C’est un message fort du ralliement de l’ensemble du département de la Bénoué et de la région du Nord à la politique des grandes opportunités du président Paul Biya », lance-t-il, affecté par cette forte mobilisation. Les esprits égarés qui avaient vociféré des élucubrations faisant état d’un quelconque mécontentement des populations du Nord pour sa nomination, ont dû se cacher sous les lits devant la déferlante marée humaine observée lors de ce meeting. Le vendredi 22 mars 2019 est une date qui restera longtemps gravée dans les mémoires des populations de Garoua, de celles de la région du Nord voire des trois régions septentrionales.


Environ 15 000 personnes bravent la canicule pour se masser dans les moindres recoins de l’aéroport international de Garoua. Présents, les groupes de danse, les militants des sections Rdpc de la Bénoué et des autres départements, les employés de la Sodecoton – la Société de développement du coton, les personnels des services déconcentrés du Minader, les membres de Gic – Groupements d’initiatives communes, d’anciens amis du milieu du football et d’autres hauts fonctionnaires.
À la descente d’avion, Gabriel Mbairobe est accompagné d’Aminatou Ahidjo – la fille benjamine de l’ancien président de la République Ahmadou Ahidjo. La liesse est totale. La communauté Laka issus des quartiers Yelwa, Djamboutou, Roumdé Adjia, Toupurire, Ngalbidje, Takasko et Wouro Labbo est fortement présente. Le soir, après moult audiences, le Minader ouvre sa table à 500 convives dans sa villa du quartier Marouare. Le lendemain, Gabriel Mbairobe est célébré par des religieux. Un culte d’action de grâce est organisé en son honneur par le Conseil des églises protestantes de Garoua. Près de 2 000 personnes y participent.
Le dimanche 24 mars 2019 à la place des fêtes de Garoua, un meeting de remerciement est organisé en l’honneur du chef de l’État Paul Biya. Les militants du Rdpc – le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, des sections de la Bénoué ne cachent pas leur enthousiasme. À l’occasion, Gabriel Mbairobe reçoit l’onction des dignitaires religieux, des chefs traditionnels du Nord, des militants de son parti, des jeunes, des forces vives, élites et de l’ensemble des populations du département de la Bénoué. « Nous allons l’accompagner pour redonner une nouvelle énergie au Rdpc dans la région du Nord en général et dans le département de la Bénoué en particulier », laisse entendre Alhadji Yedi Armand, président la section Rdpc Bénoué-Est, dans l’arrondissement de Bibemi. Tout en remerciant le président de la République Paul Biya, pour le choix porté sur sa modeste personne, le ministre promet qu’il va se battre pour que l’agriculture de seconde génération se matérialise enfin au Cameroun.
Depuis sa prise de fonction, il a engagé des visites de prise de contact dans les différents services du Minader. Il est à l’écoute de tout le monde pour une approche participative. En somme, il a pour entre autres priorités, celle de voir le Cameroun passer d’une agriculture de subsistance à celle de la seconde génération. Et les actions déjà entreprises sur le terrain sont on ne peut plus visibles. Sa volonté à faire du secteur de l’agriculture et du développement rural un levier important de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, ne souffre d’aucun doute. Preuve que le choix porté sur sa modeste personne n’a pas été un fruit du hasard. Pour relever autant de défis, Gabriel Mbaïrobe mise sur le programme de réforme du sous-secteur des engrais, celui consacré au développement de la riziculture pluviale, le programme de développement des filières ananas, bananier plantain et palmier à huile. Ce tableau non exhaustif donne la mesure de la tâche que devrait accomplir le patron du Minader. Pour cette année 2019, il focalise ses activités sur l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières agricoles.

Vitesse de croisière
L’on ne peut omettre l’intensification de la formation des acteurs ruraux aux nouvelles technologies de production, de transformation et de commercialisation des produits à travers la création des Centres d’excellence des filières agricoles ; l’organisation du Forum national de l’agriculture ; la maîtrise de la gestion de l’eau pour pallier les effets du changement climatique et produire en toute saison de l’année ; la mise en place d’un projet de développement et de transformation des fruits ; le renforcement et le développement du mouvement coopératif. Certes, la mission à lui confiée par le président Biya n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Mais, aux dires de nombreux observateurs, l’ancien haut cadre de la Sodecoton a le profil de l’emploi. Si la lenteur n’est pas appropriée en ces temps de crise, la précipitation non plus ne saurait conduire à de bons résultats. L’homme écoute surtout observe. Il veut, après observation, choisir l’équipe-choc qui va l’accompagner dans sa lourde et exaltante mission, dans le sens des objectifs qui lui ont été assignés.
Sans exagération, la bonne santé actuelle de la Sodecoton dépend en partie de cet homme qui, plus de trois décennies durant, a mis tout son génie au service de cette entreprise étatique, fleuron de l’économie camerounaise. De sources concordantes, l’ingénieur polytechnicien a monté pas moins de huit usines d’égrenage et de production d’huile de coton. Il a dû, au-delà des considérations parfois exclusivistes de ses collaborateurs, s’armer de courage et d’endurance pour faire ce qu’il avait à faire, ce dans les règles de l’art. Quelques temps avant sa nomination à la tête du Minader apprend-on, le Top management de la Sodecoton avait même décidé de prolonger son contrat alors qu’il s’apprêtait à prendre un repos bien mérité. La principale raison, la société n’a toujours pas trouvé son remplaçant. Mais le natif de Garoua ne savait pas que son travail était très apprécié au sommet de l’État. Preuve qu’on ne cache jamais la lumière du soleil.

 

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