Inflation : le Cameroun toujours deux fois au-dessus du taux normal

Cette inflation caracole, depuis 1 an, au dessus du seuil maximum de 3%  malgré les mesures d’atténuation de la Beac.

 

La Voix Des Décideurs  – Depuis avril 2023 à avril 2024, au Cameroun, l’inflation tourne autour d’un taux moyen de 6,3%. C’est ce qui ressort du rapport sur l’évolution des prix à la consommation finale des ménages. Un rapport de l’Institut national de la statistique (INS) qui indique une inflation doublement au-dessus du seuil de tolérance Cemac.

En effet, la Beac (Banque des États d’Afrique Centrale) dispose d’un seuil de tolérance de 3% pour ses pays membres. Des critères de surveillance multilatérale réguleraient donc les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA).

D’où vient le problème ?

Selon l’INS, les facteurs qui déterminent ce taux d’inflation que l’on observe ainsi au Cameroun sont de divers ordres. Notamment « la progression de 8,7% des prix des produits alimentaires et de 15,7% des coûts du transport ». Aussi, « la hausse des prix des produits alimentaires peut s’expliquer principalement par l’augmentation des prix des pains et céréales… » Mais également, « …des légumes ainsi que des poissons et fruits de mer », des produits de grande consommation.

Par ailleurs, selon le rapport, l’inflation des coûts des transports est le corolaire  « de l’ajustement des prix des carburants à la pompe ». Ce qui depuis le  3 févier 2024 influe sur la flambée « des coûts du transport routier de passagers ». De même, par ricochet, ladite influence se fait ressentir sur l’ensemble du tissu économique. Ce qui impacte à la baisse le pouvoir d’achat des ménages et donc panier de la ménagère.

Les mesures Cemac sans impact sur l’inflation

La conjoncture qui prévaut depuis le 3 février 2024 rend inhibe la politique monétaire de la Cemac. Ce qui produit peu d’impact sur l’inflation.

Sur la période d’évaluation de l’INS, le taux d’inflation est d’environ 6%. Dans le même temps, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), va renforcer sa politique monétaire d’austérité. Suspension des opérations d’injection de liquidité dans les banques, intensification des opérations de reprises de liquidité, émissions de bons de la Beac en sont les tenants. Le but, réduire des liquidités voire des relèvements progressifs des taux directeurs dans les circuits bancaires.

L’objectif de la Beac est donc la réduction des surliquidités bancaires. Ce, afin de durcir l’accès aux financements des usagers. Notamment,  les États, les particuliers ainsi que les opérateurs économiques. Ce qui devrait permettre la réduction l’inflation d’origine monétaire dans les pays de la Cemac. Pourtant, seuls 20% de l’inflation actuelle serait d’origine monétaire.

 

La Voix Des  Décideurs – Eric Martial NDJOMO E.