FORA’ESS 2024 : L’Afrique engage ses valeurs et solutions dans l’économie sociale et solidaire

[ Les acteurs africains de l’économie engagent la dimension locale d’une  économie sociale et solidaire pour des objectifs de développement durable.]

 

 

La Voix Des Décideurs |  Le Forum africain de l’économie sociale et solidaire (FORA’ESS) vient de se tenir du 28 au 30 mai 2024. Le Palais des congrès de Yaoundé au Cameroun en a été le théâtre pour cette première édition.

« Les modèles africains d’économie sociale et solidaire : vers la co-construction d’une économie humaine mondiale ancrée dans les territoires ». Ce thème du Forum est assez interpellateur dans le cadre de l’implémentation de la décentralisation. Il vise ainsi à mettre en valeur les modèles africains d’économie sociale et solidaire.

Une économie sociale et solidaire locale pour un travail décent

Par conséquent, pour Claude Yao Kouame, Le Directeur OIT Afrique Centrale, saisit l’occasion pour souligner le travail bienséant. « L’économie sociale et solidaire est un instrument de promotion de l’agenda du travail décent. Et, la dimension locale est un aspect à prendre en compte… Nous devons faire en sorte que les modèles qui sont définis soient inclusifs », indique-t-il.

 

Dans le même sens qu’abonde la ministre de la Promotion de la Femme de la République du Congo. Inès Nefer Bertille Ingani Voumbo Yalo, souligne l’importance de ce genre de forum dans le cadre de la solidarité africaine. Ce, « pour lutter contre la pauvreté et avoir des emplois décents. Il est important que chaque pays puisse partager son expérience pour permettre aux autres de s’en approprier. C’est une dynamique qui est mondiale, il va falloir que nous nous y mettions réellement, pour avoir des bons résultats. »

Une impulsion pour un mindset entrepreneurial

L’Afrique par le FORA’ESS peut impulser des solutions économiques à ses défis, en s’appuyant sur ses propres ressources et valeurs.

Ainsi la défense desdites valeurs est de positionner les pratiques africaines comme levier pour réinventer les économies territoriales viables. Mais davantage, établir un cadre qui régule et favorise l’éclosion de l’économie sociale et solidaire. Ce qui profiterait aux spécificités africaines que  sont les tontines, coopératives, mutuelles et autres GIC.

 

 

D’après Inès Nefer Bertille Ingani Voumbo Yalo, « 90% de nos acteurs sont dans l’économie informelle. Nous devons prendre conscience de cela pour pouvoir améliorer notre PIB ».

 

Mody Wassa, CEO KAPPE NAFFA du Sénégal, se veut plus précis dans la perspective du champ d’action. « On a environ 85% des emplois qui sont créés dans le privé. L’idée est créer un mindset d’une valeur ajoutée ou de compétence chez les africains pour investir dans l’entrepreneuriat afin d’absorber cette jeunesse africaine montante ».

Une alternative à l’existant

L’économie sociale et solidaire se présente ainsi en véritable alternative à l’économie classique. Elle est d’ailleurs, dans certains pays africains, le socle pour l’essor de la petite économie. Notamment, pour les PME qui constitue entre 80 et 90% du tissu économique africain selon certaines statistiques. En ce sens, au Cameroun, l’économie sociale et solidaire contribue pour 45% du PIB.

Amadou Kane, Expert ESS du Sénégal, y voit une évidence pour la croissance. « De plus en plus on parle de l’économie sociale et solidaire comme une alternative à l’économie capitaliste, l’économie de marché. Nous avons la conviction que la ESS peut apporter cette contribution, cette plus-value pour porter le développement ».

 

© La Voix Des Décideurs | Eric Martial NDJOMO E.