Cameroun – Etat civil : le maire Alex Mimbang sort  3000 enfants du « Maquis» à Nguelemendouka

[ Pour permettre à la population juvénile de l’arrondissement de Nguelemendouka d’avoir le précieux document qui est l’acte de naissance, le maire de cette municipalité Alex Mimbang, a lancé la 2e phase d’enrôlement de 3000 enfants à l’état civil. L’initiative bénéficie cette fois de  l’appui de madame le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille. ]

La Voix Des Décideurs – 24 millions FCFA, l’argent en espèces  a été remis au maire de la commune de Nguelemendouka par madame le ministre de la promotion de la Femme et de la Famille. Mairie Thérèse Abena Ondoa vient ainsi en appui au Maire Alex Mimbang dans son combat qu’il mène dans l’optique de doter les jeunes de sa municipalité, d’un acte de naissance.  L’initiative ô combien importante va permettre à ces enfants d’avoir une existence légale, c’est-à-dire qu’ils  vont quitter l’état d’enfants fantômes à celui  d’une existence juridique légale.

Madame le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille fait savoir qu’au Cameroun «  Le taux d’enregistrement des naissances des enfants de moins de 05 ans au niveau national a été estimé à 66,1% selon l’enquête menée par Grappes à Indicateurs Multiples (MICS) en 2014. Selon la même source,  les taux les plus bas se retrouvent dans les régions de l’Extrême-Nord( 42%), du Nord(61%), du Sud-Ouest(56%) et de l’Est( 58%).’’

Le problème des enfants sans acte de naissance est beaucoup plus sérieux qu’on ne le pense. L’enregistrement automatique à l’état civil n’est plus observé par les parents. Toute chose que regrette Marie Thérèse Abena Ondoa qui n’a pas  manqué d’exprimer son ras-le-bol face à ce qu’elle appelle «  l’insouciance des parents ». Elle a réitéré  que, « A côté des 374 communes et anciennes communautés urbaines qui existent et qui sont dotées de centres d’état civil principaux, il existe des milliers de centres secondaires d’état civil créés par arrêté du ministre en charge des collectivités territoriales décentralisées. Malgré cette batterie de mesures, force est de constater que la courbe d’enfants vivant sans actes de naissance dans notre pays ne régresse que lentement ».

La commune de Nguelemendouka : un exemple à suivre.

Le Maire de la Commune de Nguelemendouka, Alex Mimbang sort du lot de l’inertie. Il n’entend pas avoir en face de lui des enfants sans acte de naissance. Raison pour laquelle, il a initié une opération : un enfant, un acte de naissance dans sa commune.

Son initiative très appréciée par ses populations et le gouvernement à travers le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, est à sa 2e phase.  La première phase de cette opération a d’ailleurs connu un grand succès. Un coup d’essai, un coup de maitre, dira-t-on au regard des résultats et des points engrangés.

 


« Malgré cette batterie de mesures, force est de constater que la courbe d’enfants vivant sans actes de naissance dans notre pays ne régresse que lentement »

– La ministre Marie Thérèse Abena Ondoa –


 

Au total, 4602 personnes enregistrées parmi lesquelles, 2295 femmes, 2307 hommes. Les tranches d’âges ici varient entre 01 et 74%.  La femme la plus âgée qui n’avait pas d’acte de naissance a 65 ans et l’homme le plus âgé sans ce précieux sésame a 74 ans.

Il est donc clair que, le maire Alex Mimbang a eu raison d’attraper le taureau par des cornes pour permettre à tout ce beau monde d’avoir chacun un acte de naissance, le premier diplôme et document officiel dans la vie d’un être humain avant la carte de baptême, la carte nationale d’identité, l’acte de mariage et les autres diplômes d’études « C’est une situation qui est quasi nationale. Dans la région de l’Est, c’est une situation qui se pose aussi avec acuité. Les dernières statistiques faisaient état de ce que, la région de l’Est avait environ 58% d’enfants sans actes de naissance. C’est  qu’en même important. Dans nos écoles, vous allez vous rendre compte que, c’est pratiquement, les mêmes statistiques. C’est des enfants qui ont un avenir compromis ».

Dans cette 2e phase de l’opération un enfant, un acte de naissance, la commune de Nguelemendouka bénéficie d’un appui de 24 millions FCFA. C’est le fruit d’une convention qui a été signée le 04 novembre 2021 à Yaoundé entre la mairie de Nguelemendouka représentée par le maire Alex Mimbang et le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille incarné par le Ministre Marie Thérèse Abena Ondoa.  Les 24 millions remis en espèces vont aider à la réussite de cette 2e phase d’enregistrement à l’état civil.

Le Chef de l’exécutif communal de Nguelemendouka salue ce geste de madame le ministre qui n’a  de cesse encouragé de telles initiatives : « 24 millions pour cette 2e phase, représentent près de 80%  du budget qu’il faudrait  pour couvrir l’ensemble de l’opération c’est-à-dire, 3000 actes de naissance. Je remercie madame le ministre pour cette implication spontanée à l’action que nous sommes en train de mener sur le terrain ».

Vivement que cette initiative soit un exemple pour les maires qui tardent encore le pas. L’acte de naissance est un droit le plus absolu pour l’existence légale de l’enfant.

 

RÉACTION


« Conduire les enfants  vers le Chemin de la citoyenneté »

Le Maire Alex Mimbang

 

« L’initiative de tenir ces enfants par la main pour les conduire vers le chemin de la citoyenneté … il s’agit notamment de leur permettre de sortir du “maquis”, pour enfin retrouver leur Patrie. Cette deuxième phase de « l’Opération : un enfant, Un Acte de Naissance » intervient à la suite de la première qui avait permis la délivrance en juin dernier de 561 actes de naissances. Elle rentre dans le cadre du Plan de Performance Annuel de la Commune qui a décidé de prendre le taureau par les cornes pour juguler ce mal qui gangrène l’arrondissement. Une étude conjointe réalisée il y a deux ans par le Ministère de l’Education de Base et l’Unicef montre en effet que 58% des enfants scolarisés du Primaire dans l’Arrondissement de Nguélémendouka sont sans actes de naissance, dont 35% exclus des examens de fin de cycle. Ce qui traduit à suffisance l’ampleur du mal.»

 

© La Voix Des Décideurs  ►Jean Batiste Bidiama