[ Interview Exclusive ] Louisa Battioui présente “Je m’engage pour l’Afrique ‘’, une association  qui oeuvre pour le développement durable des villes secondaires africaines

▌Entretien avec Louisa Battioui, membre de « Je m’engage pour l’Afrique » (JMA) et chargée de mission de la Résidence JMA. 

 

 

La Voix Des Décideurs –  Le 20 septembre dernier, l’association “Je m’engage pour l’Afrique” (JMA) a dévoilé l’ouvrage Nouvelles voix(es), une publication issue de la Résidence JMA, un programme d’élaboration de politiques publiques par les jeunes.

Co-écrit par 20 jeunes actifs d’Afrique et d’Europe, Nouvelles Voix(es) offre une réflexion innovante et engagée sur comment repenser le développement durable des villes secondaires africaines. L’ouvrage va plus loin en proposant des solutions concrètes à mettre en place dans des villes choisies au Bénin, Togo et Maroc.

Afrique 54 a rencontré Louisa Battioui, chargée de mission de la Résidence JMA, pour en savoir plus.

 

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Je m’appelle Louisa Battioui. Depuis plusieurs années je m’intéresse dans mon parcours personnel et professionnel aux thématiques liées à la participation citoyenne des jeunes sur le continent Africain. J’ai rejoint “Je m’engage pour l’Afrique” (JMA) il y a 4 mois, avec pour mission de coordonner la première édition de la Résidence JMA.

 

Pouvez-vous nous expliquer la mission de l’association Je m’engage pour l’Afrique (JMA) ?

La mission de JMA est de favoriser l’engagement des jeunes envers l’Afrique à travers trois piliers : l’idéation, le plaidoyer et la formation. À l’échelle mondiale, nous représenterons bientôt près de 35% de la jeunesse. Il est donc crucial que nous, jeunes, soyons impliqués et inclus dans l’élaboration et la proposition de nouveaux récits pour le développement du continent.

 

Quelles initiatives avez-vous mises en place en France et en Afrique ?

Nous avons actuellement trois principaux programmes déployés en Afrique (au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Maroc et au Togo) ainsi qu’en Europe (en Belgique et en France). Ces programmes rassemblent de jeunes experts, des décideurs publics et privés, des entrepreneurs et des engagés en faveur de l’Afrique, afin de réfléchir ensemble à des solutions concrètes pour notre continent. Nous accompagnons les jeunes dans la construction et la promotion de campagnes de plaidoyer auprès des décideurs publics et privés pour influencer les politiques publiques sur les deux continents. De plus, nous formons les jeunes pour développer leurs compétences dans l’analyse et la compréhension des dynamiques de la prise de décisions sur nos territoires.

 

Vous avez organisé une Résidence de quatre mois sur le développement de l’attractivité des villes secondaires africaines. Quels étaient les objectifs et le programme de cette Résidence ?

Notre ambition en ouvrant cette Résidence JMA était de rassembler des jeunes Africains et Européens pour les former et réfléchir avec des experts aux modalités pour développer l’attractivité des villes intermédiaires africaines. L’objectif de ce travail d’idéation et de formation était d’accompagner cette cohorte de jeunes à proposer des solutions pragmatiques et durables aux défis des villes secondaires, en mettant l’accent sur l’emploi, le tourisme, la gouvernance et la mobilité.

 

 

Le livre Nouvelles Voix(es) présentant les conclusions de cette Résidence vient de paraître. Pourquoi avoir choisi les villes d’Aného (Togo), Abomey Calavi (Bénin) et Ben Guérir (Maroc) comme études de cas et solutions ?

Nous avons choisi ces villes pour deux principales raisons. Premièrement, ce sont trois villes secondaires en pleine croissance, illustrant les enjeux saillants de la croissance urbaine sur le continent, et elles possèdent des trajectoires de développement particulièrement intéressantes. Deuxièmement, nous avons identifié des acteurs publics et privés sur place, désireux de s’impliquer dans notre démarche et de collaborer sur ce projet. Nous visons à créer des synergies entre les acteurs publics et privés en partageant des données clés sur les villes, en identifiant les opportunités sur le terrain, afin que les jeunes résidents puissent formuler des recommandations tangibles et pertinentes pour ces villes.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur les solutions citoyennes proposées dans Nouvelles Voix(es) pour développer l’attractivité des villes africaines ?

Ces propositions citoyennes sont le fruit de plusieurs mois de travail de jeunes engagés en contact avec les acteurs locaux, visant à développer des solutions concrètes et innovantes pour améliorer l’attractivité des villes africaines en valorisant les opportunités des territoires. Les participants ont ainsi identifié les caractéristiques clés de la solution, l’impact souhaité, les clés du succès et les partenaires à mobiliser pour convenir d’une solution pertinente !

A titre d’exemples, à Abomey-Calavi, au Bénin, les résidents ont proposé la création d’une Fabrique d’Innovation solidaire, une plateforme qui permet de créer des emplois décents dans l’agrobusiness grâce principalement à une forte promotion des interactions entre jeunes entrepreneurs, agriculteurs et investisseurs dans un tiers lieu dédié.

 

A Aného, au Togo, la proposition citoyenne suggérait de créer un centre de formation aux métiers de l’hôtellerie et du tourisme, pour dynamiser le potentiel du secteur du tourisme dans la ville et promouvoir la formation et l’emploi des jeunes.

 

Envisagez-vous de mettre en place ces solutions en travaillant avec des partenaires publics et privés ?

Nous souhaitons promouvoir ces propositions citoyennes auprès des acteurs concernés pour faire entendre le cheminement de réflexion qui a conduit à ces recommandations. Nos propositions sont prêtes, et nous continuerons à les promouvoir auprès des acteurs publics et privés.

 

 

Quels sont les futurs projets de Je m’engage pour l’Afrique (JMA) ?

Dans quelques semaines, nous annoncerons le lancement de la Résidence 2024, axée une fois de plus sur les villes intermédiaires africaines, un sujet d’une importance majeure. Nous poursuivons nos efforts pour faciliter et encourager l’engagement des jeunes en faveur de l’Afrique à travers nos programmes d’idéation, de plaidoyer et de formation, qui s’étendront prochainement au Cameroun, Côte d’Ivoire et dans cinq villes françaises. Enfin, nous cherchons à développer notre communauté d’engagés en Afrique et en Europe afin d’étendre nos initiatives et notre influence sur le continent africain.

 

 

Comment de jeunes Africains intéressés peuvent-ils participer à vos programmes ?

Si vous êtes intéressés de rejoindre Je m’engage pour l’Afrique (JMA), n’hésitez pas à nous contacter sur nos réseaux sociaux : Linkedin : @jem’engagepourl’afrique  ou par mail à  contact@jmafrique.org !

Ayant grandi à Marrakech, Louisa Battioui a intégré une université alternative au Danemark où elle a étudié et mis en pratique diverses théories pédagogiques : Autonomiser les gens grâce à la connaissance et Répondre aux défis de notre temps. Suite à ce bachelor, Louisa a travaillé dans le domaine de l’éducation pendant 2 ans au Danemark avant de débuter un master dans la transition écologique solidaire et citoyenne. Elle a rejoint Je m’engage pour l’Afrique (JMA) en tant que chargée de mission de la Résidence.

 

Propos recueillis par  Marcien Essimi

 

 

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